C’est une première historique : le gouvernement espagnol va financer directement l’enseignement du catalan dans des collèges publics situés… en France. Plus précisément, en Catalogne nord, c’est-à-dire dans le département français des Pyrénées-Orientales, correspondant à la partie catalane intégrée à la France depuis le traité des Pyrénées de 1659.

Par ABP | 15 mai 2025

C’est une première historique : le gouvernement espagnol va financer directement l’enseignement du catalan dans des collèges publics situés… en France. Plus précisément, en Catalogne nord, c’est-à-dire dans le département français des Pyrénées-Orientales, correspondant à la partie catalane intégrée à la France depuis le traité des Pyrénées de 1659.

Selon un article publié par Catalan News ce 13 mai, Madrid a accepté de contribuer financièrement à des programmes d’enseignement en langue catalane dans des établissements scolaires français, dans le cadre d’un accord de coopération signé avec l’association Arrels, qui promeut l’usage du catalan dans le système éducatif du territoire.

🔗 Lire l'article complet : Spain agrees to make direct financial contribution to Catalan-medium schools in France

🤝 Une reconnaissance symbolique et politique

Ce geste du gouvernement espagnol représente un tournant dans la reconnaissance de la diversité linguistique catalane au-delà des frontières de l'État espagnol. Il découle directement d’un accord entre le gouvernement central de Pedro Sánchez et les partis catalans, notamment Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), dans le cadre de négociations parlementaires.

Il intervient alors que la situation du catalan reste fragile en France, où cette langue régionale, comme le breton, l’occitan ou le basque, ne bénéficie pas d’un statut officiel.

Le financement concerne notamment les écoles associatives immersives, mais pourrait à terme bénéficier à d’autres établissements dans le cadre d’un développement progressif des filières bilingues catalan-français.

🌍 Un précédent pour les langues minoritaires ?

Pour de nombreux observateurs, cette décision ouvre aussi la voie à une nouvelle approche de la coopération transfrontalière en matière de politique linguistique. Elle pourrait inspirer d'autres États à soutenir activement leurs langues co-officielles ou régionales au-delà de leurs frontières, là où elles sont historiquement parlées.