Caroline Glon et Yvon Ollivier
Caroline Glon et Yvon Ollivier
Où en est la Bretagne ?

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Intervention du géographe Yves Lebahy

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Carhaix, 1er mars 2025 – Une centaine de personnes se sont réunies ce samedi à la salle des Halles de Carhaix pour assister à une conférence-débat et lancer le mouvement « Bretagne, notre avenir »

Carhaix, 1er mars 2025 – Une centaine de personnes se sont réunies ce samedi à la salle des Halles de Carhaix pour assister à une conférence-débat et lancer le mouvement « Bretagne, notre avenir ». Cet événement, organisé par un collectif d’acteurs engagés dans la défense des intérêts bretons, visait à inciter la population, et en particulier les jeunes, à s’engager en politique en vue des municipales de 2026.

L’initiative était portée par Yvon Ollivier, juriste nantais et président de Koun Breizh, accompagné de Me Caroline Glon, élue de La Baule-Éscoublac et présidente de VigiBretagne. Parmi les intervenants figuraient également Yves Lebahy, géographe et acteur du mouvement Bretagne Majeure, et Yves Brun, économiste et autonomiste.

Une Bretagne affaiblie par le centralisme et une France endettée

L’intervention d’Yvon Ollivier a marqué les esprits. Il a dénoncé un système politique centralisé qui détourne les ressources bretonnes au profit de Paris, affaiblissant la région face aux crises économiques et aux difficultés sociales. « Si on veut vraiment changer les choses, il va falloir prendre le pouvoir... après tout, on est chez nous, pourquoi on n’y arriverait pas ? », a-t-il insisté, appelant à une prise de conscience collective et à la nécessité de l’engagement politique local.

Me Caroline Glon a souligné l’importance du dialogue et de l’unité, au-delà des appartenances partisanes : « On a des points communs, on a une histoire commune, on doit pouvoir s'entendre ». Évoquant les réseaux sociaux, elle a invité les Bretons à échanger et à se regrouper autour de problématiques comme le logement, la sécurité, la réunification ou les langues régionales.

De son côté, Mathieu Guihard a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de créer un énième parti politique, mais bien d’ouvrir un débat sans tabou sur les thématiques qui touchent la Bretagne, y compris les questions d’insécurité.

Où va l’argent des Bretons ?

Le géographe Yves Lebahy a dénoncé les abus du pouvoir central qui "continue de pomper les forces vives de la périphérie dont la Bretagne" . Il a abordé le recul de la natalité, la crise du logement en Bretagne, en lien avec l’afflux de retraités ou de futurs retraités vers le littoral, un phénomène aggravé par le recul des services publics.

L’économiste Yves Brun a tenté de lever le voile sur les déséquilibres fiscaux qui pèsent sur la région. Selon lui, une part importante des impôts collectés en Bretagne, y compris les contributions européennes, est redistribuée ailleurs, réduisant les capacités d’investissement locales.

Une mobilisation politique en vue des municipales de 2026

Plusieurs maires dont Christian Troadec ont ensuite témoigné de leurs combats au niveau local, notamment pour défendre les services publics, la langue bretonne et le patrimoine face aux transformations démographiques et à l’arrivée de nouveaux habitants en Bretagne. Le maire de Carhaix, Christian Troadec, figure de l’autonomisme breton, n’a pu assister qu’à cette table ronde finale avec les élus, étant retenu plus tôt par la célébration d’un mariage en breton à la mairie.

Des observateurs de l’UDB (Union Démocratique Bretonne) étaient présents dans la salle, mais le parti n’a pas pris la parole.

Cette conférence marque le début d’un mouvement de mobilisation en vue des élections municipales de 2026. « Nous devons offrir une autre voie, celle de l’espoir, aux Bretonnes et aux Bretons », a conclu Yvon Ollivier, dénonçant la montée des extrêmes..

Le message est clair : pour défendre les intérêts de la Bretagne, l’engagement politique local est essentiel. La mobilisation est désormais lancée avec "Bretagne notre avenir - Breizh hon dazont - Bertegn admezé".