Disparition du chanteur Erik Marchand

Artiste de scène, pédagogue et infatigable collecteur (notamment avec Dastum), il laisse une discographie abondante (en solo, avec Gwerz, et au sein des projets de la KBA) et une empreinte durable sur la vie musicale en Kreiz Breizh comme bien au-delà. Les hommages affluent aujourd’hui du monde culturel breton et d'ailleurs.

Erik Marchand, chanteur emblématique des gwerzioù et figure majeure du kan ha diskan, est décédé le 30 octobre 2025, en Roumanie, à l’âge de 70 ans. Né à Paris le 2 octobre 1955 dans une famille d’origine bretonne (pays de Redon) et alsacienne, il aura consacré sa vie à la collecte, à la transmission et au rayonnement des musiques traditionnelles de Bretagne.

Formé auprès de Manuel Kerjean, Marcel Guilloux et Yann-Fañch Kemener, il fut aussi clarinettiste. Son timbre, sa diction et son sens de la modalité en ont fait une référence pour plusieurs générations d’artistes.

Un passeur et un bâtisseur

En 2003, Erik Marchand fonde la Kreiz Breizh Akademi (KBA), un programme inédit de formation à la musique modale bretonne, ouvert aux circulations avec d’autres traditions (Balkans, monde arabe, Océan Indien, jazz, musiques actuelles). Il en assure la direction artistique pendant près de dix-huit ans, avant de passer le relais à Krismenn en 2021. Avec KBA, il aura formé et fédéré plusieurs promotions de jeunes musiciens, contribuant à renouveler en profondeur l’esthétique des musiques de Bretagne.

Dialogues au long cours

Curieux et voyageur, Marchand multiplie les croisements : Taraf de Caransebeș en Roumanie, un pays qu'il aimait autant que la Bretagne. A noter aussi ses aventures électriques avec Rodolphe Burger, ses rencontres avec Jacques Pellen, Ibrahim Maalouf, Hélène Labarrière… Sans renier l’enracinement, il revendiquait une musique populaire.