Photo compte X.com de François Bayrou
Photo compte X.com de François Bayrou

En 2007, le Premier Ministre se disait favorable à la réunification de la Bretagne, estimant que la solution démocratique résidait dans la consultation de la population, comme le permet la Constitution.

Rennes, 16 février 2025 – En janvier 2007, François Bayrou, alors candidat à l’élection présidentielle sous l’étiquette UDF, avait clairement affiché son soutien à la réunification de la Bretagne. Lors d’une visite à Quimper, il avait rencontré des responsables culturels bretons ainsi que Jean-Yves Bourriau, président de Bretagne Réunie. Son message était sans ambiguïté : il se disait favorable à la réunification de la Bretagne, estimant que la solution démocratique résidait dans la consultation de la population, comme le permet la Constitution depuis 2003. La même année dans un discours à Perpignan il s'était dit favorable à la ratification de la charte des langues régionales et minorisées.

Aujourd’hui en 2025, François Bayrou est devenu Premier ministre, un poste stratégique au sein du gouvernement. Mais alors que la réunification de la Bretagne demeure une revendication forte d’une majorité de Bretons et d’élus locaux, force est de constater que la crise parlementaire , les difficultés de gouverner sans une majorité ont fait que le sujet semble avoir disparu de son agenda politique.

Un engagement oublié ?

En 2007 Bayrou dénonçait l’inertie des gouvernements successifs sur cette question, rappelant que la loi permet pourtant aux collectivités concernées d’enclencher un processus de modification des frontières administratives. Près de vingt ans plus tard, la situation est inchangée.

Depuis, des majorités de gauche et de droite se sont succédé à l’Élysée sans jamais avancer sur la réunification. Les gouvernements Jospin, Raffarin, De Villepin, Sarkozy, Hollande, puis Macron ont tous ignoré ou bloqué la démarche, malgré les demandes répétées du Conseil Régional de Bretagne et en son temps du Conseil Départemental de Loire-Atlantique.

En décembre 2018, un sondage IFOP indiquait que 71 % des habitants de Loire-Atlantique étaient favorables au retour de leur département en Bretagne. Pourtant, aucune consultation populaire n’a jamais été organisée, malgré les promesses de la réforme constitutionnelle de 2003. En 2018 aussi une pétition pour organiser une consultation a obtenu 105 000 signatures.  En 2023, dans le respect de son programme de campagne aux municipales de 2020, la municipalité de Nantes avait créé une instance pour réclamer un référendum sur le rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne, un courrier avait été envoyé au premier Ministre en ce sens. 

La nécessité de reposer la question

Alors que François Bayrou est aujourd’hui au sommet du pouvoir, Bretagne Réunie et les défenseurs de la réunification ont plus que jamais besoin de lui rappeler ses propres engagements de 2007. La logique voudrait que, fidèle à ses principes affichés il y a près de deux décennies, il remette enfin la question sur la table du gouvernement.

Dans un contexte politique marqué par l’immobilisme sur les questions bretonnes – absence d’avancées sur la réunification, stagnation des politiques linguistiques, refus de toute autonomie régionale – il est légitime de demander à François Bayrou s’il compte <strong data-start="1325" data-end="1433">tenir parole</strong>.

Va-t-il enfin ouvrir la voie à un référendum en Loire-Atlantique ? Ou va-t-il, comme ses prédécesseurs, renier ses déclarations passées et laisser la réunification dans l’oubli ?