Kofi Yamgnane
Kofi Yamgnane

J'ai lu la stupéfiante et insultante tribune signée en particulier par Kofi Yamgnane parue dans le quotidien le Télégramme et intitulée Non à la différenciation

J'ai lu la stupéfiante et insultante tribune signée en particulier par Kofi Yamgnane parue dans le quotidien le Télégramme et intitulée Nous Bretons, refusons la différenciation. Sous prétexte de s’en prendre à la nouvelle loi de décentralisation qui favoriserait l’Île-de-France, la tribune s’en prend violemment au droit fondamental à la différence, aux Droits Humains en fait. Elle s’en prend à l’identité, aux langues et à la culture bretonne. Il y a aussi des insultes puisque les Bretons comme les Alsaciens ou les Corses sont réduits à l'état de "peuplades" qui composent la "nation". L’ex-maire qui a déclaré avoir été victime d’insultes racistes serait-il un raciste anti-breton ? A part Kofi Yamgnane, la tribune est signée par une bande d'inconnus dont trois étudiants de Rennes, qui, comme chacun le sait, arrivent de toute la France pour y faire des études sans rien connaître de la Bretagne. Même chose pour les "hauts fonctionnaires" qui ont signé. Seulement deux élus (maire et ex-maire comme Kofi) approuvent. Il y a aussi un journaliste inconnu, Antoine Cargoet, un jeunot d'extrême gauche qui a créé le webmedia le vent se lève , oui très jacobin.

Immigration égale jacobinisme

Nous avons accueilli Kofi, nous l'avons élu maire au nom de "l'ouverture sur le monde" , et puis il (nous les militants bretons) nous descend en flamme. Merci Kofi. J'ai toujours été contre cette "ouverture" que certains d'entre nous prônent... tout simplement car une ouverture sur le monde, et je ne suis pas contre le principe, n'est possible, et est même bénéfique, que dans un état indépendant ou un état autonome doté d’un budget qui contrôle ses institutions et des procédures d'intégrations.  Le Québec l'avait bien compris et s'est battu pour avoir son propre ministère de l'Immigration. Celui-ci favorise les immigrants francophones alors que le ministère fédéral favorisait ceux qui étaient anglophones et ce n'était pas dans l'intérêt du Québec. Immigration va avec institutions.  Ce n'est pas dans l'intérêt de la Bretagne non plus de ne pas pouvoir contrôler son immigration, et pour des raisons variées. Avoir des milliers de travailleurs de l’Europe de l’Est qui travaillent aux chantiers de Penhoët ne favorise pas l’emploi local ; avoir des milliers de Vendéens et d’Africains qui s'installent à Nantes ne favorise pas la réunification ; avoir des milliers d’Anglais qui s'installent en Centre-Bretagne n’arrange pas la survie de la langue bretonne ; avoir des milliers de Parisiens qui s'installent sur le littoral des cinq départements ne favorise pas le prix des maisons pour les locaux. Un immigrant récent en France est rarement communautariste malgré ce que peut dire le Rassemblement National. La plupart, et je parle avant tout des immigrants de première génération, sont jacobins tout simplement parce que le jacobinisme, c’est-à-dire une république de citoyens qui renoncent à leur identité et à leur passé, leur donne des droits à égalité avec les Français d’origine. Ils partagent seulement un présent et un futur selon la définition de la nation par Ernest Renan qui est citée d’ailleurs dans la tribune. Oui, le jacobinisme  donne des droits aux immigrants et les met à égalité avec des Bretons vivant ici depuis 200 générations ou tout autre Français d'origine d’ailleurs. Si j'étais un Sénégalais ou un Marocain arrivé en France récemment je serais forcément jacobin comme l’est Kofi Yamgnane ! Oui il y a aussi en France et même dans des grandes villes bretonnes des communautés de migrants et de leurs descendants qui forment des communautés ethniques, et, pas de chance, c’est autant un facteur de renforcement de l’idéologie républicaine et du refus de la différentiation qui s’applique par contrecoup à la Bretagne et nous donne la tribune signée par Kofi Yamgnane. Un peu comme l’article de la constitution qui affirme que le français est la langue de la république a fini par rendre illégal l’enseignement immersif, la nouvelle loi contre le séparatisme risque d’interdire les mouvements séparatistes corses ou l’autonomisme breton. La vérité, et tout le monde peut le constater, c’est que plus d'immigrants arrivent, plus le jacobinisme se renforce dans le discours politique. Cette idéologie est effectivement la plus adaptée à des communautés de diverses origines qui s’ajoutent aux « peuplades » historiques dont parle la tribune. On a jamais autant entendu les mots « république » et « Valeurs de la République » dans les discours politiques et médiatiques. L’immigration récente a consolidé le jacobinisme avec comme résultat depuis 50 ans : le refus de toutes les demandes bretonnes de différenciation. On a bien compris que derrière le rejet de deux articles de la loi Molac portant sur l’enseignement immersif et les signes diacritiques comme le tilde par le Conseil constitutionnel, il y a la peur de l’ouverture d’écoles coraniques en banlieue parisienne. Ce n'est pas le tilde qui fait vraiment peur mais une demande future pour que Mustapha puisse être écrit مصطفى dans les registres de l'état civil. Alors voilà, je suis pour une immigration zéro en Bretagne, et donc en France, puisque c’est l’Etat qui décide qui s’installe et où, et cela tant qu’on a pas obtenu nos propres institutions et une réunification administrative.