twitter
twitter

Le franquisme et le jacobinisme partagent cette composante essentielle : tout deux nient l'existence des nations historiques qui composent leur territoire.

C'était juste il y a une semaine, JMLP le fondateur du Front National et son président d'honneur, citait un de ses leaders préférés le "généralissime" Francisco Franco, dictateur et grand liquidateur des Catalans communistes, anarchistes ou simples indépendantistes. Le président d'honneur du Front national a twitté "España, Una, Grande, Libre!" (Espagne, Une, Grande, Libre), qui n'est autre qu'une des devises utilisées par le régime de Franco, mais toujours utilisée aujourd'hui quand les franquistes descendent dans la rue [ABP43454]. Le Front national a toujours été hyper jacobin à la limite du franquisme. Maiwenn Raynaudon-Kerzerho, journaliste pour le magazine mensuel BRETONS interrogeait dans le numéro de novembre des élus sur la situation en Catalogne et sur la comparaison possible avec la Bretagne. Voici comment elle rapporte l’entretien qu’elle a eu au téléphone avec M. Pennelle, l'élu FN au Conseil régional de Rennes.
Du côté du conseiller régional Front national Gilles Pennelle, les choses sont aussi claires. La situation en Catalogne est "une crise dangereuse". Et s’il nuance le parallèle avec la Bretagne, il estime devoir être "méfiant". "L’Union européenne, en soufflant sur les braises des régions, a fini par créer des incendies. Nous sommes très critiques vis-à-vis de la politique régionale de l’Union européenne, qui a fait miroiter aux régions qu’elles pourraient avoir de plus en plus d’autonomie en supprimant les nations. Nous, nous sommes attachés aux nations, donc à l’État français. La Bretagne a besoin de l’État français, comme la Catalogne a besoin de l’État espagnol pour se protéger de l’uniformisation de la mondialisation." L’élu frontiste va même plus loin : donner plus d’autonomie, plus de compétences à la Bretagne, comme elle le demande ? Ce serait ouvrir une boîte de Pandore qui amènerait directement… à une situation de type catalane.__mag BRETONS novembre 2017, page 10
Un peu fort du roquefort non ? Pour Gilles Pennelle, l'Europe encourage les régions alors que c'est exactement le contraire et on le voit encore sous nos yeux ! L'Europe est un club d'États-nations pour qui les régions sont juste des administrations locales à considérer comme telles. Elle "soufflerait sur les braises des régions " ? mais il se fout de la gueule du monde ce Mr Pennelle ou récite-t-il le catéchisme du Front National ? Alors que l'Europe est motus et bouche cousue sur la répression espagnole en Catalogne. Alors qu'elle laisse la Guardia civil matraquer les Catalans au nom de la non-ingérence, mais bafouant les fondements même de la liberté d'expression et du droit de réunion inscrits dans ses préambules. Alors que cette même Europe est opposée à une indépendance de l'Écosse et a même menacé l'Écosse de toutes sortes d'obstacles si elle devenait indépendante, Pennelle vient nous dire que l'Europe "souffle sur les braises" du feu ardent catalan ! Dans le genre cocasse, ça c'est la meilleure de l'année. À ajouter dans le bêtisier politique. Pour se protéger de la mondialisation, la Bretagne aurait besoin d'être encore plus francisée, et la Catalogne besoin d'être espagnolisée, c'est ce que nous disent ces nostalgiques du Franquisme. Le franquisme et le jacobinisme partagent cette composante essentielle au coeur même de leur doctrine : tous deux nient l'existence des nations historiques qui composent leur territoire. Encore que parler de doctrine quand il s'agit juste d'aller pisser sur les poteaux pour bien marquer son territoire est un abus de langage.