Les gisements selon la carte de l' agence Internationale de l'énergie  (IEA)
Les gisements selon la carte de l' agence Internationale de l'énergie (IEA)
info wikimedia
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Le plan de Poutine au début était d'annexer l'Ukraine comme Saddam Hussein a voulu annexer le Koweït. Il s'agit tout simplement d'une tentative de voler les richesses du voisin.

L’Ukraine est l’un des pays les plus riches d’Europe en termes de ressources naturelles :

  • Gaz naturel : Le pays possède d’importants gisements de gaz naturel, notamment dans le Donbass et en mer Noire. Selon l'International Energy Agency (IEA), les réserves en mer Noire sont estimées à 5400 milliards de mètres cubes, auxquels s’ajoutent les 2000 milliards de m³ du bassin de Donetsk. Ces réserves, si elles étaient pleinement exploitées, pourraient fournir l’Europe pendant plus de 12 ans, réduisant ainsi sa dépendance au gaz russe.

  • Charbon et minerais : Le Donbass est riche en charbon (107 milliards de tonnes en 2013) et en minerai de fer (7 milliards de tonnes à Krivoï-Rog). L’Ukraine possède également un gisement de manganèse à Nikopol, l’un des plus importants d’Europe.

  • Terres rares et lithium : Ces ressources sont essentielles pour les technologies du futur, notamment les batteries électriques. L’Ukraine possède un potentiel de 500 000 tonnes d’oxyde de lithium, ce qui en ferait l’un des plus grands gisements d’Europe.

  • Terres agricoles : L’Ukraine est l’un des premiers exportateurs mondiaux de céréales, et ses terres noires ultra-fertiles nourrissent une grande partie du globe.

Ces richesses stratégiques expliquent pourquoi la Russie cherche à contrôler non seulement le Donbass, mais aussi toute la façade maritime ukrainienne.

Pourquoi la Russie veut contrôler la mer Noire et Odessa ?

L’exploitation du gaz en mer Noire avait déjà débuté en 2012 avec la participation de BP et Shell, mais l’annexion de la Crimée en 2014 et le début du conflit dans le Donbass ont stoppé les projets en raison de l’insécurité. Aujourd’hui, le contrôle de la côte ukrainienne par la Russie aurait des conséquences stratégiques majeures :

  • Priver l’Ukraine de ses ressources énergétiques : Sans accès à la mer, l’Ukraine perdrait la possibilité d’exploiter les gisements sous-marins, rendant son économie encore plus dépendante des importations.

  • Renforcer le monopole énergétique de la Russie : En empêchant l’Ukraine d’exploiter son gaz, Moscou conserve son influence sur le marché énergétique européen et maintient sa capacité de pression sur les pays de l’UE.

  • Sécuriser une zone d’exploitation pour la Russie : Avec la Crimée déjà annexée et le contrôle du Donbass, il ne manquerait à la Russie qu’Odessa et le littoral sud pour s’assurer un contrôle total sur ces ressources.

Dans ce contexte, la stratégie de Poutine rappelle celle de Saddam Hussein en 1990, lorsqu’il avait tenté d’annexer le Koweït pour s’emparer de ses ressources pétrolières.

Poutine, un Saddam Hussein avec des armes nucléaires ?

L’invasion de l’Ukraine par la Russie ressemble étrangement à l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990. À l’époque, Saddam Hussein avait justifié son attaque par des raisons historiques et politiques, mais l’enjeu principal était avant tout économique : mettre la main sur les vastes réserves pétrolières koweïtiennes pour renforcer la position de l’Irak sur le marché mondial.

De la même manière, Poutine justifie son offensive par des considérations idéologiques – la protection des russophones, la lutte contre l’OTAN, la prétendue « dénazification » – mais la réalité est plus terre-à-terre : il s’agit d’une guerre pour le contrôle des ressources.

Comme Saddam Hussein, Poutine est un dictateur qui repose sur une économie largement basée sur l’exploitation des ressources naturelles. Et comme Saddam, il a sous-estimé la réaction de la communauté internationale. Si le régime irakien a été balayé après sa défaite militaire, Poutine risque, à terme, de connaître un destin similaire.

Conclusion : Une guerre qui dépasse l’Ukraine

L’invasion de l’Ukraine ne se résume pas à un conflit territorial ou idéologique. Elle s’inscrit dans une lutte plus large pour le contrôle des ressources stratégiques de demain. En mettant la main sur les richesses énergétiques et minières de l’Ukraine, la Russie tente de consolider son statut de puissance économique et énergétique face à l’Occident.

Cependant, comme l’histoire l’a montré avec le Koweït, les guerres de ressources ne se terminent jamais bien pour les agresseurs. L’isolement croissant de la Russie, la résistance ukrainienne et la mobilisation internationale pourraient bien transformer cette invasion en un désastre stratégique pour le Kremlin.