
Adoptée à l’unanimité le 17 juin 2025, la nouvelle loi sur les langues dote le gaélique écossais et le scots d’un statut officiel, aux côtés de l’anglais. Le texte prévoit la création d’écoles en gaélique, l’instauration de standards éducatifs, et des zones de promotion linguistique. Une avancée historique pour un pays qui mise sur son pluralisme culturel.
Édimbourg, 18 juin 2025 — Le Parlement écossais a voté à l’unanimité, mercredi 17 juin, le Scottish Languages Bill, officialisant le statut des deux grandes langues historiques de l’Écosse : le gaélique écossais et le scots. Une décision saluée comme un moment clé dans la reconnaissance et le renforcement des langues minoritaires sur le territoire.
La Vice‑Première ministre, Kate Forbes, a prononcé un discours poignant en citant les paroles du groupe Runrig :
« Bien qu’ils aient tenté de nous détruire, mes enfants verront les paysages de leurs ancêtres ; bien que la langue ait été blessée dans sa lutte, elle vivra sur cette terre. » uk.news.yahoo.com
🏛️ Une loi ambitieuse pour le renouveau linguistique
Ce Scottish Languages Bill inclut plusieurs avancées concrètes :
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Statut officiel en droit pour le gaélique et le scots, à côté de l’anglais (qui reste langue de facto non déclarée mais dominante)
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Possibilité, pour les parents, de demander une école en gaélique : si l’autorité locale confirme la viabilité du projet, le gouvernement peut en ordonner la création.
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Définition de standards éducatifs pour ces langues.
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Création de zones linguistiquement significatives, ciblant les politiques publiques là où le gaélique est encore parlé.
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Accès généralisé à la petite enfance et à l’enseignement primaire en gaélique.
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Développement de nouvelles qualifications scolaires en gaélique, et objectifs chiffrés pour le nombre de locuteurs et d’apprenants.
🗣️ Le scots : langue souvent méconnue
Le scots n’est pas un dialecte de l’anglais, mais une langue germanique à part entière, historiquement parlée dans les Lowlands. Bien qu’il partage des éléments avec l’anglais, il possède une grammaire, un vocabulaire et une tradition littéraire spécifiques. Comparable au gallo en Bretagne, le scots bénéficie désormais d’une reconnaissance institutionnelle qui pourrait encourager son usage et son enseignement.
📈 Une avancée historique et un modèle européen
Adopté à l’unanimité, ce texte marque un tournant dans la politique linguistique écossaise en valorisant son héritage plurilingue. Il pourrait également inspirer, au-delà des frontières, des initiatives de reconnaissance pour d’autres langues minoritaires en Europe — de la Bretagne à la Corse, en passant par les Cornouailles.
📄 La loi adoptée le 18 juin (Scottish Languages Bill)
Commentaires (16)
Il y a quelques décennies le breton était la langue celtique la plus pratiquée. Et de loin…
Quel désastre
Ne gomzin ket eus ar brezhoneg d'ar wech-mañ.
Déjà car le scots a été la langue de la cour royale d'Ecosse jusqu'au XVIIème siècle. Le poète écossais Robert Burns (XVIIIème siècle) écrivait en scots.
Surtout le scots est bien différent de l'anglais, lisait des textes en anglais et scots, les différences sont tout à fait notables et évidentes, peut-être même plus qu'entre nombres de langues slaves (à commencer par russe/ukrainien ou 50 % du lexique est identique), surement plus fortes mêmes qu'entre certaines langues latines (corse/italien, Catalan/français ou occitan/castillan).
Enfin et surtout le scots est clairement identifiable géographiquement ce qui n'est absolument pas le cas du gallo.
Son aire traditionnelle est l'Ecosse et l'Irlande du Nord (et le Nouvelle-Ecosse au Canada). Le gallo n'est pas identifiable géographiquement, c'est une transposition administrative d'une déclinaison locale des parlers d'Oil. La plupart des originalités des parlers de Haute-Bretagne sont un lexique issu du vieux-français en réalité (à commencer par la Bretaigne, devenue Bretagne en français moderne) ou bien l'inversion de la voyelle avant le B par exemple (au lieu d'après) comme Saint-Bérieu à la place de Saint Brieux (en vieux français), phénomène similaire aux parlers de Mayenne ou d'Anjou (Nord-Loire)
Le gallo est un objet virtuel et artificiel non identifié. Déjà pour commencer le mot même "gallo" signifie juste "français" en breton ! Les Ducs de Bretagne parlaient français à partir du XIIIème siècle, c'est documenté. Les Ducs ont même officialisé le français dans leur administration avant même que les Rois de France ne le fassent pour la leur. Il n'y a pas de toponymie en gallo, preuve qu'il n'existait pas de "langue gallo" sous l'Ancien Régime. La toponymie c'est le Hibernatus des parlers locaux. Les toponymes spécifiques de la zone purement romane sont des copiers-collés des départements limitrophes (Mayenne, Maine-et-Loire, Vendée), n'ont aucune unité locale (le sud-loire se rapproche plus de la Vendée et des Mauges que du pays rennais).
Et une très large partie des toponymes sont similaires à ceux de régions lointaines de langues d'Oil (Champagne, Bourgogne, Orléans, Ile-de-France)
100 % des bretons parlent une langue romane...quelle perte de temps, quelle manière honteuse en réalité de repousser le vrai sujet linguistique. Et cela ne fait aucunement avancée la question des limites administratives, bien au contraire. Les rivalités renno-nantaises et leur rapport avec leur voisinage ne sont pas une invention des bretonnants.