
Le Jacobinisme : Une addiction française est un livre essentiel pour quiconque s’intéresse à l’histoire politique de la France et aux débats actuels sur la décentralisation et les perspectives d'autonomie pour certains territoires.
Une analyse approfondie de la centralisation française à travers l’histoire.
L’historien breton Jean-Jacques Monnier propose une étude en deux volumes sur l’histoire de la centralisation française, un processus de concentration du pouvoir qui a marqué le pays depuis plus d’un millénaire. Son ouvrage Le Jacobinisme : Une addiction française s’inscrit dans la continuité de ses travaux sur l’histoire politique et sociale de la Bretagne et de la France et complèmente sa magnifique Grande Histoire de la Bretagne édité par Breizh Odyssée et sortie en septembre dernier [ABP70856].
Un millénaire de pouvoir vertical : 987-1815 (Tome 1)
Dans ce premier volume, Monnier retrace les origines de la centralisation française depuis l’époque médiévale jusqu’à la chute de Napoléon Ier. Il explore comment la monarchie capétienne a peu à peu imposé son autorité, en se servant du droit romain, des alliances matrimoniales et de l’annexion progressive d’états alors souverains, qui furent ensuite désignés comme "provinces" (1) une fois intégrés au royaume. Le duché de Bretagne, la Provence ou encore la Bourgogne, autrefois indépendants ou rattachés à d’autres couronnes comme celles d’Angleterre pour la Normandie ou du Saint-Empire romain germanique pour l'Est de la France, furent absorbés par un processus méthodique d’expansion et de consolidation du pouvoir royal. L’ouvrage met en évidence l’héritage de l’absolutisme, qui a structuré l’État français autour d’un pouvoir royal fort, relayé par une administration de plus en plus centralisée.
La Révolution française, loin de renverser cette dynamique, la renforce : sous prétexte d’égalité et d’unification, la France jacobine abolit les libertés locales et impose un modèle unitaire strict. Monnier démontre comment les révoltes régionales, notamment en Bretagne, en Vendée ou dans le Midi, furent écrasées au nom de l’uniformisation de la République.
📖 Thèmes abordés dans ce tome :
✔ La construction de l’État capétien et ses justifications idéologiques
✔ L’absolutisme monarchique et la montée en puissance de l’administration royale
✔ L’idéologie jacobine comme prolongement de la centralisation
✔ L’impact de la Révolution sur les structures de pouvoir locales.
Le Jacobinisme : Une addiction française, 1815-2025 (Tome 2)
Le second tome prolonge cette réflexion en abordant la période post-napoléonienne jusqu’à nos jours. Monnier analyse comment les différents régimes politiques (monarchies, républiques, empire) ont tous conservé, voire renforcé, l’héritage centralisateur. La IIIe République, traumatisée par la défaite de 1870, a imposé une uniformisation encore plus stricte à travers l’école, l’administration et l’économie.
L’auteur met également en lumière les échecs des tentatives de régionalisation et de décentralisation au XXe siècle. Il décrit comment, malgré les réformes de 1982 et la création des régions administratives, la France demeure un État hypercentralisé où le pouvoir réel reste concentré à Paris.
📖 Thèmes abordés dans ce tome :
✔ Les monarchies postrévolutionnaires et la consolidation du modèle centralisateur
✔ La IIIe République et la normalisation scolaire, culturelle et linguistique
✔ L’échec de la régionalisation et la résistance du jacobinisme
✔ L’impact contemporain de la centralisation sur les inégalités territoriales.
L’ouvrage se conclut par une réflexion sur la persistance du modèle jacobin et les perspectives pour l’avenir. Monnier pose la question : la France pourra-t-elle un jour évoluer vers un modèle plus équilibré, inspiré du fédéralisme allemand ou du régionalisme espagnol ?
Jean-Jacques Monnier : un historien engagé pour l’histoire bretonne et la diversité politique
Jean-Jacques Monnier est un historien et écrivain spécialisé dans l’histoire politique de la Bretagne et des mouvements régionalistes en France. Né en 1944 près de Londres, où ses parents étaient engagés dans les Forces françaises libres, il s’est consacré à l’étude des comportements politiques et de la centralisation étatique en France.
Auteur prolifique, il a coécrit plusieurs ouvrages de référence, notamment Toute l’histoire de Bretagne avec Jean-Christophe Cassard, et Résistance et conscience bretonne sur l’histoire du mouvement breton face à l’Occupation. Il a également participé à la production de films documentaires consacrés à l’histoire bretonne et à l’évolution des revendications régionales.
En publiant Le Jacobinisme : Une addiction française, Jean-Jacques Monnier poursuit son travail de vulgarisation et de réflexion critique sur l’histoire de l’État français et les effets de la centralisation sur la diversité culturelle et politique du pays.
Pourquoi lire cet ouvrage ?
✔ Une synthèse détaillée et argumentée sur la construction de l’État français
✔ Une perspective originale qui remet en question les mythes du centralisme républicain
✔ Un ouvrage accessible, même pour un public non spécialiste, avec une approche pédagogique et analytique.
📚 Le Jacobinisme : Une addiction française est un livre essentiel pour quiconque s’intéresse à l’histoire politique de la France et aux débats actuels sur la décentralisation et les perspectives d'autonomie pour certains territoires.
(1) Pour rappel, l'étymologie de province ou même Provence est latine et veut dire "pays des vaincus".
Commentaires (23)
Comment, aujourd'hui, créer des Autonomies puisque c'était urgent il y a des lustres et des lustres ?
Comment faire pour que ce ne soit pas une nouvelle lamentable occasion de voir les Bretons se diviser encore un peu plus ?
Comment s'assurer qu'une fois crées, ces Autonomies ne soient pas immédiatement gangrenées par le pouvoir régalien au moyen de co-financements ou de normes ?
AV
AV
"Des élus adhérents de partis non jacobins"
On serait curieux de savoir quels élus ne sont pas adhérents de partis jacobins.
En dehors de Molac...
Et si vous pensez aux "Écologistes", plus ils se rapprochent des postes de pouvoirs, moins leurs tendances fédéralistes se font entendre (la bascule se situe selon moi à la campagne européenne menée par Cohn-Bendit).
À Nantes, il faut en permanence les convaincre du bien-fondé de la question bretonne (et ça parle de dégonfler la métropole tout en réclamant un investissement sur le fameux RER nantais jusqu'à Angers et la Roche-sur-Yon).
Marie Vitoux, la candidate aux municipales, est bien plus intéressée par des questions d'ordre sociétal qui font la une des media parisiens que sur le soupirail de la réunification bretonne qui serait pourtant bien plus révolutionnaire que n'importe quelle de ses propositions à la mode.
Au-delà de la faiblesse morale ou de la pauvreté intellectuelle, il y a par ailleurs un grave déficit stratégique. À ne pas mettre cette question en avant, les Verts nantais, qui se voient depuis déjà un peu trop longtemps calife à la place du calife pour que ça arrive, n'arriveront pas à échapper à la désaffection générale, même si moins marquée à Nantes, autour des questions environnementales.
Ils se sectarisent de façon caricaturale, ce qui ne sera qu'une prime à la sortante PS.
A Rennes, ça sera différent : ils ont une chance grâce aux inondations. Mais ils ne feront rien pour la réunification.
1969 : la démocratie directe, ce n'est pas mieux : les Bretons votent oui à la B4 et aux PDL.
2018 : essayons la démocratie participative : les 100 000 signatures requises n'empêchent pas le CD 44 de réécrire la pétition à sa convenance.
Le jacobinisme, une addiction bretonne ?
1-Parce que ce livre s'adresse aussi au public français dont une bonne partie souffre aussi du centralisme et des inégalités territoriales qu'il génère. Ce public, il faut tenter de l'atteindre 2) contrairement à un grand éditeur parisien, L'Harmattan ne m'a pas dit que la question du centralisme "n'est plus d'actualité". Beaucoup d'autres n'ont pas répondu.
1-Parce que ce livre s'adresse aussi au public français dont une bonne partie souffre aussi du centralisme et des inégalités territoriales qu'il génère. Ce public, il faut tenter de l'atteindre 2) contrairement à un grand éditeur parisien, L'Harmattan ne m'a pas dit que la question du centralisme "n'est plus d'actualité". Beaucoup d'autres n'ont pas répondu.
En 1969, l'opinion était si troublée par les suites de 1968 et par les trahisons en cours contre De Gaulle qu'elle vota n'importe comment sans conscience de l'enjeu véritable : Y compris lors d'un referendum, l'instrumentalisation de l'élection du président au suffrage universel direct à des fins personnelles. Et ce n'est pas fini. Certains préparent déjà 2027 !
La démocratie participative ne concerne que l'ultra minorité qui y prend part. Les gens ordinaires vivent normalement leur vie. Mais cette pseudo-démocratie est entre les mains d'activistes, une sorte de permanent 3e tour entre les scrutins légaux.
Sans règles strictes et immuables, le fait de voter universellement et secrètement n'est pas uniquement constitutif de la démocratie qui ne doit pas être un rituel vide de sens.
D'abord, les électeurs doivent être conscients, instruits et non manipulés ;
Ensuite, les votes lors des périodes troublées sont passionnés et même irraisonnés. Tant est intense la recherche de calme et de sécurité, la logique est : Tout et même n'importe quoi, sauf le tumulte qui a tant perturbé ! ;
Enfin, comme l'eau lors des crues, la démagogie s'infiltre partout :
"Voulez-vous qu'un plombier Polonais prenne votre emploi ?"
"Voulez-vous l'indépendance de l'Algérie et une augmentation de salaire ?"
En l'état de l'État, la France n'a pas du tout besoin de proportionnelle qui éparpille plus encore les partis et amplifie les caprices et les ambitions personnelles. Mais le pays a urgemment besoin d'un système majoritaire à un seul tour qui assure un gouvernement soutenu par une Majorité stable et durable. Heureux Britanniques !
AV
En l'état de l'État, la France n'a pas du tout besoin de proportionnelle qui éparpille plus encore les partis et amplifie les caprices et les ambitions personnelles. Mais le pays a urgemment besoin d'un système majoritaire à un seul tour qui assure un gouvernement soutenu par une Majorité stable et durable. Heureux Britanniques !
Petit problème si ce système majoritaire avait été en place aux dernières législatives il y a fort à parier que nous aurions eu une majorité et une gouvernance RN.
Dans le cas de la France, ce débat public très démocratique et parfois rugueux aurait fonctionné comme étant très naturel et, au long des scrutins, des gouvernements "de Droite" et "de Gauche" auraient banalement alterné sans qu'ils puissent n'appartenir qu'aux extrêmes.
D'ailleurs, c'est étonnamment en France que l'on vit le Gouvernement BARNIER chuter à partir d'une improbable alliance entre partis très extrêmes ... qui n'allèrent tout de même pas jusqu'à constituer une nouvelle Majorité de députés politiquement ultra-incompatibles !
NB : Il est inepte et dangereux de laisser aux parlementaires le choix du système électoral de leur assemblée. Ils ont évidemment tendance à choisir le système conforme à leur confort et intérêt politiques et sont moins prioritairement préoccupés par l'intérêt du pays !
Le système majoritaire à un seul tour qui seul dégage assurément des Majorités certaines, stables et plutôt modérées, devrait être inscrit dans la Constitution afin de devenir immuable, hors du jeu politicien. C'est gratuit et efficace.
Avec le système majoritaire à un seul tour, dès le lendemain matin du scrutin, le Chef de l'État, sans tergiversations, ni atermoiements, ni ruses ou astuces, sans manoeuvres dilatoires, nomme Premier Ministre le leader du camp vainqueur.
AV