Basé sur la carte fournie par le sénat
Basé sur la carte fournie par le sénat © CC-BY-SA-C

Alors que les débats continuent au Sénat, en 2e lecture, sur la proposition de loi de redécoupage territorial du gouvernement, et ceci en présence d'un représentant du gouvernement, ce qui,

Alors que les débats continuent au Sénat, en 2e lecture, sur les autres articles de la proposition de loi de redécoupage territorial proposée par le gouvernement, et ceci en présence d'un représentant du gouvernement, ce qui, nous le rappelons encore une fois, est une transgression fondamentale du principe de séparation des pouvoirs, le député socialiste de Loire-Atlantique, Yannick Vaugrenard, a proposé un amendement modifiant l'article 1 (la carte) afin d'y intégrer la fusion des Pays-de-la-Loire avec la région administrative Bretagne. D'après ce député, 42% des habitants des PdL sont favorables à une fusion avec la région Bretagne alors que seulement 2% sont favorables à une fusion avec la région Centre. Le sénateur a soigneusement évité de dire qu'une majorité des habitants de la Loire-Atlantique sont favorables, non pas à une fusion des deux régions administratives, mais à un rattachement seulement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne.

Le nouveau sénateur du Pays Bigouden, Michel Canevet (UDI), a alors dénoncé le fait que les populations n'aient pas été associées aux choix du gouvernement. Il a proposé, basé sur les sondages qui sont favorables à cette option, y compris dans le 44, que la Bretagne soit réunifiée afin de former une région à 5 départements de 4,6 millions d'habitants, ce qui est tout à fait dans l'esprit de la loi proposée qui veut des régions plus fortes.

Yannick Botrel, sénateur PS des Côtes-d'Armor, a aussi plaidé pour la réunification. Il a critiqué le président de région Jacques Auxiette, "une vraie girouette" qui, après avoir tant dénoncé "une Bretagne repliée sur son identité", serait maintenant favorable à une fusion avec la région Bretagne. Il a dénoncé un amendement qui n'était qu'une "OPA inamicale". Son dernier espoir : "on attend que plus de députés de la Loire-Atlantique" se tournent vars la réunification.

Le sénateur-maire de St-Sébastien-sur-Loire Joël Guerriau (UDI) a aussi défendu une Bretagne à 5 départements déclarant "Une écrasante majorité des Bretons souhaite une Bretagne à cinq départements ». Au nom du groupe UDI-UC, le sénateur-maire de St-Sébastien-sur-Loire a remis en cause le statu quo pour la Bretagne et les Pays de la Loire: « Une solution serait de faire émerger deux régions équilibrées, avec la même population et le même PIB : la Bretagne à cinq départements et un Centre-Val de Loire regroupant la région Centre et d’autres départements. Le projet actuel marginalise la Bretagne et va la fragiliser », a insisté l’élu centriste avant de détailler les atouts de cette Bretagne à cinq départements et de déposer un amendement pour la réunification de la Bretagne. Amendement qui n'est pas passé.

Ronan Le Dantec (groupe des Verts) a déclaré que "la crédibilité de cette réforme s'est fracassée sur l'ouest de la France". Le Dantec a aussi dénoncé l'hypocrisie d'Auxiette "qui il n'y a que quelques mois tenait régulièrement un discours anti-breton et qui veut maintenant la fusion avec ce qu'il détestait". Le Dantec propose un rattachement de la Loire-Atlantique, de la Mayenne et de la Vendée à la région Bretagne actuelle. Le Maine-et-Loire et la Sartre rejoignant un Val-de-Loire-Centre.

Dominique De Legge (UMP) le sénateur de l'Ille-et-vilaine, et aussi Conseiller régional, a dénoncé "un marché de dupes". Soutenant aussi un amendement pour la réunification de la Bretagne il déclare, se tournant vers le représentant du gouvernement : "la plus petite région et la plus périphérique restent en dehors de la réforme".

Les sénateurs de la région Centre, rebaptisée Centre-Val-de-Loire, comme Jean Germain, se disent frustrés, dénonçant une région "fourre-tout". Ils gardent l'espoir d'une dislocation des PDL qui permettrait une fusion du Centre avec ce qu'il en reste.

Seuls les amendements qui préservent l'Alsace et le Languedoc-Roussillon ont été adoptés. L'article 1 du projet de loi, la nouvelle carte, amendée en 15 régions par la commission spéciale du Sénat au lieu de 13) a été approuvé ce jeudi soir vers 19 heures, par 175 voix contre 33. La balle est de nouveau dans le camp de l'Assemblée nationale.