


Le 3 octobre, les journaux irlandais Irish Time et Irish Examiner, repris hier par The guardian au Royaume Uni et en France par plusieurs média y compris Yahoo, publiaient le récit d'un journaliste et écrivain irlandais du nom de Uki Goñi qui fut l'élève et la victime d'un ancien de la Bezen Perrot devenu prof de français dans un collège privé de Dublin
Depuis le 3 octobre, on trouve de nombreux articles dans la presse irlandaiseLe groupe composé d'environ 80 volontaires maximum joua la carte allemande et fut incorporé dans la section sécurité (la SD) de la SS. En tant que supplétifs de l'armée allemande, ils portaient l'uniforme allemand- et sans aucun badge ni insigne signifiant qu'ils étaient Bretons. La Bezenn Perrot a collaboré pleinement avec l'occupant nazi et a commis des actes que l'on appelle aujourd'hui crimes de guerre. Torturer des prisonniers pour obtenir des informations comme le faisait la gestapo ou l'armée française en Algérie est un crime de guerre. Les Nazis ont utilisé les membres de la Bezenn Perrot pour infiltrer les réseaux de résistance, pour garder, questionner, et donc torturer les résistants récalcitrants, voire les fusiller au besoin. Pour les Allemands, rien de mieux que ces super agents de renseignements. Ils parlaient breton, français et certains connaissaient suffisamment d'allemand pour faire un rapport. En plus ils connaissaient le territoire comme leur poche. Contrairement à ce qui est écrit dans la presse anglo-saxonne ces jours-ci, la Bezenn Perrot ne traquait pas les Juifs. Même si cette collaboration active n'a duré que six mois, cette triste histoire basée sur une erreur de jugement (que l'Allemagne allait gagner la guerre) et sur la propagande envahissante à l'époque autour du fascisme, les crimes de la Bezenn Perrot ressurgissent périodiquement, bien plus souvent d'ailleurs que les crimes, aussi odieux, de certains résistants comme l'assassinat de Madame Jeanne Coroller-Danio épouse du Guerny, mère de 5 enfants. Assassinée dans dans la forêt de La Hardouinais (certains disent à coup de haches), Jeanne Coroller-Danio était une écrivaine autonomiste, autrice d'une histoire de Bretagne, illustrée par Jeanne Malivel. Des violences inouïes ont eu lieu des deux côtés, à commencer par l'assassinat de l'abbé Perrot dont le nom fut repris par le Bezen. Ce fut une autre époque que la guerre aujourd'hui en Ukraine nous rappelle tous les jours dans toutes ses horreurs. Toutes les guerres se ressemblent. Le 3 octobre, le journal irlandais Irish Time publiait le récit d'un journaliste et écrivain irlandais, d'origine argentine, du nom de Uki Goñi, qui fut l'élève d'un ancien de la Bezenn Perrot devenu prof de français dans un collège privé de Dublin. Le journaliste y dénonce les violences physiques que les élèves devaient subir de la part de l'ancien SS. « J'ai été physiquement battu par Feutren au cours de mes premiers jours au centre. Ce fut le début de nombreux coups que j'ai moi-même reçus et que j'ai vu Feutren infliger à d'autres », explique-t-il dans une lettre adressée au conseil d'administration de l'école. Les élèves devaient aussi retirer le vêtement en question s'ils n'en connaissaient pas le nom français. On pouvait se retrouver tout nu, explique l'auteur. « Je me souviens avoir vu des camarades de classe, pour la moindre transgression, être projetés à travers la pièce, recevoir des coups de poing ou être tirés de leur siège », raconte un autre élève. On imagine ce que les résistants tombés entre les mains de Louis Feutren ont dû subir s'ils ne dénonçaient pas leurs camarades et leurs planques. Les punitions corporelles ne furent interdites dans les écoles en Irlande qu'en 1982 et Louis Feutren n'était certainement pas le seul à sévir de la sorte. Les plus âgés d'entre-nous ont été victimes de coups ou de gifles en Bretagne ou en France. Il est certain qu'il n'y a pas encore si longtemps des élèves qui parlaient breton étaient battus. Pour Uki Goñi, si la direction actuelle de l'école ne peut être tenue responsable, elle doit « s'excuser ». Elle l'a fait mercredi en déclarant n'avoir pas été au courant du passé de Feutren avant son décès :
L'école a agi dans le contexte de son époque, avec une échelle de valeurs différente de la nôtre, et ses actions à l'époque ne reflètent pas celles de ses actuels responsables. Ce que St Conleth's peut faire, cependant, c'est souligner la distance qu'elle a parcourue et présenter des excuses pour des actions auxquelles il n'a pas participé, mais qui ont été perpétrées sous le nom qu'elle porte encore aujourd'hui. Nous ne pouvons pas être jugés pour le comportement de ceux qui nous ont précédés, mais cela ne nous absout pas de nous distancer de ce passé aujourd'hui __le directeur du collège St Conleth'sCondamné à mort par contumace à la Libération, Louis Feutren a fui la France avec les Allemands en 1944 pour ensuite se réfugier au Pays de Galles. Puis il trouva refuge en Irlande où se trouvait son ami Célestin Lainé, le chef de la Bezen Perrot. Ayant repris des études à l'université de Galway, il obtint un master. qui lui permis de devenir prof de français au collège St Conleth près de Dublin de 1957 à 1985. Pendant 28 ans. Ce n'est pas la première fois que Louis Feutren figure dans la presse puisqu'en 2009 il a légué ses archives et 300 000 livres sterling à la bibliothèque nationale du Pays de Galles. La bibliothèque fut vivement critiquée pour avoir accepté, vu le passé du donateur. L'Université de Bretagne Occidentale à Brest avait, elle, refusé 50 000 livres (le don était spécifiquement pour l'enseignement du breton) mais aurait accepté une partie des archives confiée par Louis Feutren. (1) Dans cet article nous écrivons bezenn, un mot breton féminin selon le dictionnaire AL Liamm, et avec deux n selon le choix du créateur de cette milice lui même.
Commentaires (16)
pas d'article tout devant puisqu'un complément de nom définit le nom
donc pas de mutation T/D comme pour : an dro
mais mutation B/V car tro est féminin (il n'y a jamais d'article devant Breizh)
En français, on dit "le tro Breizh".
C'est du français car il y a un article, masculin en plus et pas de mutation à Breizh.
Le malaise est palpable à en voir le peu de commentaires ici, au sujet d'une info emzaverienne pourtant fracassante. Les seuls commentaires esquissent le sujet en proposant bizarrement un débat grammaticale ?!
Nous n'avons pourtant pas à rougir car le mouvement breton n'a pas (eu) l'apanage de l'ignominie en politique, loin de là. Et puis l'erreur serait de laisser nos détracteurs traiter seuls des épisodes noirs de notre histoire, (on s'en souvient, cela nous a valu un douloureux retour de manivelle dans les années 90/2000, après que les historiens bretons avaient, par gêne, délaissé la période de la guerre). En s'en emparant nous aussi, nous montrons que nous les reconnaissons, mais aussi que nous nous en démarquons et que nous les condamnons, ainsi que l'article de Philippe Argouarch vient le témoigner ici.
Par contre il est juste de dire que jusqu'à maintenant l'histoire de la 2e emsav a été traitée par les historiens essentiellement du point de vue jacobin ou d'une gauche bretonne qui voudrait se créditer d'un passé de défenseur de la Bretagne et des Bretons, qu'elle n'a pas eu.
A la fin des années cinquante à Rennes, il suffisait d'être un malheureux et banal élève dans une classe où opérait un autre vrai psychopathe, le Frère R., dans une école d'un quartier bourgeois.
Sa spécialité était les giffles qu'il distribuait par l'arrière. Sournois, il marchait silencieusement entre les rangée de bancs et pupitres, en regardant d'en haut la transcription de sa dictée par ses élèves apeurés. A cette époque, nous écrivions avec des porte-plumes et de l'encre violette.
L'important est que pour nous protéger de ses coups, il nous était imposé d'écrire le bras gauche replié au dessus de la tête de telle manière que la paume de notre main gauche puisse protéger notre oreille droite et nos doigts écartés notre joue droite.
Parce qu'ecclésiastique, ce " Frère " était délibérément soutenu par de nombreux parents.
Par ces très involontaires exercices d'assouplissements assimilés à une répétitive réelle maltraitante psychologique et physique suggérant une angoisse à la simple idée d'avoir " français", ce pseudo maître d'école, ne réussit qu'à nous dégouter tant de toute religion que de l'étude du français et de la lecture.
AV
.
Siwazh deomp! Perak eo bet ken skrijus an dud a Iliz a-wechoù p'dont e-karg eus ar c'helenn. Eurusamant ez eus skoueroù mat ivez e-leizh.
Aussi que it etait breton et pas français.
Tout le monde des enfants avait peur de son colère et son brutalité
Si aujourd’hui, on veut bien se donner la peine de dresser le bilan des politiciens et partis hostiles au nationalisme breton, lesquels ont bénéficié d’un pouvoir sans partage depuis bientôt 80 ans, ces gens-là sont mal placés pour juger du comportement particulier de Louis Feutren et ses amis, vaincus d’une guerre où tout n’était ni blanc ni noir, dans les deux camps. L’arbre se juge à ses fruits, a -t-on- coutume de dire. Eh bien, aujourd’hui, la Bretagne n’a rien à envier à celle de l’époque de l’ancien PNB.
notoire, enseignant le français à des irlandais avec des méthodes violentes ? Il y a déjà de quoi se poser des questions ! Ce monsieur avait sans doute déjà de gros problèmes d'identité ou un sacré syndrome de Stockholm !
Enfin, vu la photo la plus récente... Le feldgrau lui va si bien !
Si tout ces réfugiés bretons d'après guerre (d'ailleurs l'on pourrait se poser des questions sur le rôle de l'église dans l'évacuation de ces personnages) en Irlande ont laissé un aussi bon souvenir aux irlandais, il ne faut pas s'étonner de l'état calamiteux des relations interceltiques avec la Bretagne aujourd'hui... L'on passe vraiment pour des branquignoles !
Les Nationalistes bretons avaient l'Irlande pour modèle: "Nuair a bhíonn deacracht ag Sasana, bíonn deis ag Éirinn" (England's difficulty is Ireland's opportunity)
Voici les effectifs (a recouper avec d'autres ecrits - wikipedia pouvant etre biaise)
Les 67 ou 80? de la Bezen Perrot sont insignifiants y compris en regard des effectifs francais et la division Charlemagne.
On ecrit l histoire avec les statistiques, une analyse de fond demontre que la Bretagne n'a pas collabore avec l Allemagne Nazi. Par contre la propagande des medias francais et notamment Ouest France pour culpabiliser (avec succes) toute velleite independandiste via la celebrite Bezen Perrot est un fait historique.
L'actualite n'est pas propice pour narrer sur les effectifs des ex SS ukrainiens ni comment ils furent exfiltres.