
Interviews de Mickaël Gendry et du Dr. Stefan Maeder
Réalisation : ABP – 5215 vues
Mickaël Gendry, auteur de Dolmens et menhirs, signes gravés en Bretagne, et le Dr. Stefan Maeder, archéologue allemand, dévoilent leurs découvertes sur le lien entre les gravures mégalithiques bretonnes et l’astronomie. Et si les cachalots gravés sur les menhirs représentaient en réalité la constellation polaire ? Une plongée fascinante entre symboles funéraires, mythologie céleste et navigation préhistorique.
Du 4 au 7 juillet 2025, le festival Paysages de Pontivy a exploré les relations profondes entre les paysages bretons et le patrimoine mégalithique. Deux invités ont marqué cette édition : l’écrivain Mickaël Gendry et l’archéologue Stefan Maeder. Ils proposent une lecture symbolique et céleste des gravures du néolithique.
Des paysages et des pierres
Du 4 au 7 juillet 2025, le festival Paysages de Pontivy a exploré les relations profondes entre les paysages bretons et le patrimoine mégalithique. Plusieurs invités ont marqué cette édition : l’écrivain Mickaël Gendry et l’archéologue le Dr. Stefan Maeder. Ils proposent une lecture symbolique et céleste des gravures du néolithique. Voir aussi l'inventaire de Jacky Meslin paru dans son livre Mégalithes de Bretagne, secrets d'une civilisation disparue.
Des signes gravés et une cosmogonie oubliée
Dans son livre Dolmens et menhirs, signes gravés en Bretagne, Mickaël Gendry suggère que ces signes ne sont pas de simples motifs décoratifs ou pratiques. Ils relèveraient d’une cosmogonie structurée, d’une projection de l’au-delà. La crosse, le cachalot ou encore les barques seraient autant de symboles, à la fois terrestres, marins et célestes, pouvant s’interpréter à plusieurs niveaux.
La constellation circumpolaire du cachalot
Stefan Maeder, quant à lui, a identifié des correspondances entre ces symboles et les constellations visibles autour du pôle nord céleste vers 4600 avant notre ère. En particulier, il démontre que les figures gravées de cachalots pourraient représenter la grande ourse pointant vers l'étoile polaire, utilisée pour la navigation par une civilisation maritime s’étendant de la péninsule ibérique à la Scandinavie.
Mémoire des morts et transmission
Les deux chercheurs évoquent également la fonction funéraire des tumulus : lieux de mémoire, mais aussi de lien vivant avec les ancêtres. Ces pratiques pourraient expliquer la présence de ces signes gravés, véritables clefs d’une mythologie encore à déchiffrer. Ce qui est certain c'est que ces tombes collectives dans les tumumus faisaient partie de la vie quotidienne des peuples du néolithique. Les ancêtres étaient vénérés, on les visitait. Bien avant l'arrivée des Celtes, ces peuples croyaient dans un au-delà. Les représentations de barques, comme pour les anciens égyptiens et autres civilisations de l'antiquité, signifierait ce passage vers cet autre monde dont la porte aurait été ce nord immuable dans leur ciel.
Entre reconnaissance et vigilance
Enfin, ils s’interrogent sur l’impact possible de l’inscription prochaine des mégalithes du Morbihan au patrimoine mondial de l’UNESCO. Si la reconnaissance est une chance pour la recherche et la transmission, ils s’inquiètent d’un risque de muséification excessive et d’une perte d’accessibilité, voire de sur-tourisme.
Cette interview, réalisée à Pontivy, permet de plonger dans une vision renouvelée de la civilisation mégalithique atlantique, à l’heure où 60 sites à Carnac et autour, touchant 28 communes, s’apprêtent à entrer dans le cercle prestigieux du patrimoine mondial. Pour aller plus loin voir les conférences du dr. Stefan Maeder et de Mickaël gendry
Commentaires (0)
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à réagir !