

Anne Auffret reçoit le collier de l'hermine
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🎶 Une grande voix pleine de douceur… et une harpiste d’exception
Née à Bulat-Pestiven en Côtes-d’Armor, Anne Auffret est reconnue comme l’une des grandes voix de Bretagne et une harpiste talentueuse (harpe celtique). Sa carrière s’est construite autour d’une double passion : le chant sacré et le chant traditionnel breton.
Ses premiers enregistrements, consacrés au chant sacré en langue bretonne, témoignent d’une maîtrise vocale exceptionnelle et d’un travail de timbre et d’ornementation qui trouvent un écho naturel dans le jeu délicat de la harpe.
Mais elle ne s’est pas limitée au registre sacré : Anne Auffret s’est également illustrée dans l’interprétation des gwerz (chants narratifs et complaintes) et d’un vaste répertoire de chants profanes, où elle conjugue rigueur musicale, intelligibilité du texte et sens de la transmission. La harpe celtique lui permet de tisser un lien intime avec la voix, de soutenir la narration et de renouveler l’écoute de la tradition bardique.
🤝 Collaborations et transmission
Au fil de sa carrière, Anne Auffret a multiplié les rencontres artistiques et les projets, avec la volonté constante de faire découvrir la richesse du chant breton à des publics variés. Parmi ses collaborations marquantes figure Yann-Fañch Kemener, autre grande figure du chant breton, avec qui elle partageait une même exigence stylistique et un profond attachement à la langue bretonne.
Interprète, pédagogue et passeuse de mémoire, elle a contribué à faire vivre et circuler un patrimoine immatériel d’une rare profondeur, tout en l’inscrivant avec élégance dans les esthétiques d’aujourd’hui .
🌟 Une artiste honorée
L’attribution du Collier de l’Hermine à Anne Auffret en 2025 salue un parcours singulier, où la voix et la harpe celtique dialoguent en permanence au service du chant en breton, des gwerz et des chants profanes ou sacrés. Son engagement artistique rappelle une Bretagne qui puise dans ses racines pour inspirer la création contemporaine .
Jakez Bernard reçoit le collier de l'hermine
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Originaire de Quimper, Jakez-Bernard a commencé sa carrière comme ingénieur du son. Très tôt, il a mis ses compétences au service de la scène musicale bretonne en plein essor. On lui doit notamment d’avoir accompagné, soutenu et promu des artistes qui allaient devenir incontournables, tels que Dan Ar Braz et le projet mythique Héritage des Celtes.
Cette aventure musicale, qui a rassemblé dans les années 1990 des musiciens venus de tous les pays celtiques, a connu un immense succès en Bretagne, en France et bien au-delà. Héritage des Celtes a permis à la culture bretonne de franchir une étape décisive dans sa diffusion internationale, tout en donnant une visibilité inédite à la richesse de son patrimoine musical. Jakez-Bernard y a joué un rôle décisif de passeur et de bâtisseur de ponts entre les artistes et le public.
💼 De la culture à l’économie
Devenu ensuite chef d’entreprise, il a mis la même énergie à relier culture et économie. Son parcours illustre une conviction profonde : la Bretagne ne se réduit pas à son patrimoine, mais elle peut faire de son identité une force d’avenir, créatrice de valeur et d’innovation.
En s’appuyant sur son expérience artistique, Jakez-Bernard a défendu une vision où la créativité culturelle, la dynamique économique et l’ouverture internationale se nourrissent mutuellement.
🌟 Président de Produit en Bretagne
C’est dans cette logique qu’il a pris la présidence de l’association Produit en Bretagne, un réseau rassemblant aujourd’hui plus de 500 entreprises de secteurs variés : agroalimentaire, services, culture, communication, industrie…
Sous sa présidence, l’association a consolidé son rôle de moteur économique et culturel, contribuant à valoriser non seulement les produits de Bretagne, mais aussi l’image de toute une région.
Jakez-Bernard a œuvré pour faire de Produit en Bretagne une vitrine moderne, dynamique et attractive, où la marque Bretagne devient un atout collectif, capable de rassembler aussi bien des entrepreneurs que des artistes, des producteurs locaux que des acteurs de l’innovation.
La remise du Collier de l’Hermine 2025 à Jakez-Bernard vient ainsi couronner un parcours riche et atypique, qui relie à la fois l’univers musical et culturel et le monde économique et entrepreneurial.
Gildas Buron reçoit le collier de l'Hermine
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Gildas Buron, né en 1960 à Guérande, est historien, linguiste et conservateur du Musée des Marais Salants de Batz-sur-Mer. Spécialiste reconnu de la toponymie, de l’histoire du sel et de la culture paludière, il a consacré sa carrière à l’étude et à la valorisation du patrimoine du pays guérandais.
Ses travaux ont largement contribué à l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO du savoir-faire des paludiers de Guérande, une reconnaissance internationale du lien profond entre l’homme, la nature et la culture dans cette région emblématique de Bretagne.
🌊 Un historien du sel et du territoire
Chercheur passionné, Gildas Buron a consacré de nombreuses publications à l’histoire et à l’archéologie du sel en Atlantique, ainsi qu’à la toponymie et à la microtoponymie du pays de Guérande. Son approche mêle rigueur scientifique et ancrage territorial, donnant toute leur place aux savoirs transmis de génération en génération.
Il est notamment l’auteur ou le coordinateur d’ouvrages de référence tels que :
Le sel de la Baie : Histoire, archéologie et ethnologie des sels de l’Atlantique
Bretagne des marais salants : 2000 ans d’histoire
Hommes du sel
ainsi que de nombreux articles sur la langue bretonne et la culture matérielle du littoral guérandais.
🏛️ Conservateur et médiateur
Conservateur du Musée des Marais Salants de Batz-sur-Mer, Gildas Buron a œuvré à faire de ce lieu un espace vivant de transmission et de connaissance, où les visiteurs peuvent comprendre la richesse écologique, humaine et linguistique du territoire. Il y a conduit une politique ambitieuse d’exposition, de documentation et de médiation culturelle, faisant dialoguer patrimoine, recherche et sensibilisation.
Son action a permis de mieux faire connaître la place du breton guérandais, parlé historiquement dans la région, et d’inscrire la langue dans la continuité des identités culturelles locales.
Barry Cunliffe reçoit le collier de l'hermine
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L’archéologue et historien britannique Sir Barry Cunliffe, professeur émérite à l’Université d’Oxford, a reçu le Collier de l’Hermine le 5 octobre 2025 à Châteaubriant. Installé une partie de l’année à Ploulec’h, dans les Côtes-d’Armor, il partage sa vie entre la Bretagne et Oxford. Ce grand chercheur a profondément renouvelé la compréhension du passé européen et du rôle central joué par la façade atlantique depuis la préhistoire.
🏺 Un archéologue de renommée internationale
Né en 1939 en Angleterre, Barry Cunliffe est l’un des archéologues britanniques les plus éminents de sa génération. Il a mené des fouilles majeures sur plusieurs sites d’Europe de l’Ouest, notamment à Danebury, Fishbourne, Bath et sur de nombreux sites atlantiques.
Ses travaux, alliant archéologie, histoire et anthropologie, ont apporté un éclairage nouveau sur les échanges culturels et maritimes qui ont façonné les sociétés européennes bien avant l’époque romaine.
🌊 L’Atlantique, un vaste corridor de civilisations
Sir Barry Cunliffe est l’un des premiers chercheurs à avoir compris et démontré que la côte atlantique, de la péninsule Ibérique jusqu’à la mer du Nord, formait depuis le Néolithique un vaste corridor d’échanges humains, culturels et technologiques.
Pour lui, la Bretagne, l’Irlande, la Galice et les îles Britanniques appartiennent à un même espace culturel ancien, celui des constructeurs de mégalithes, puis des hommes de l’âge du cuivre et du bronze.
Dans cette perspective, il propose une lecture originale de l’histoire des Celtes, considérant que leur culture trouve son substrat dans le monde atlantique, et non exclusivement dans la zone alpine ou danubienne, comme le veut la théorie classique.
Ses livres — dont The Ancient Celts, Facing the Ocean et Europe Between the Oceans — ont profondément marqué la recherche et ouvert de nouvelles voies d’interprétation sur les origines culturelles de l’Europe occidentale.
📚 Un lien fort avec la Bretagne
Passionné par la Bretagne, Sir Barry Cunliffe y séjourne régulièrement depuis plusieurs décennies. Il possède une maison à Ploulec’h, près de Lannion, et a participé à plusieurs colloques et publications en lien avec l’archéologie mégalithique et les civilisations atlantiques.
Son regard sur la Bretagne dépasse celui du chercheur : il y voit un pivot historique et culturel, un lieu clé de la mémoire européenne.
La remise du Collier de l’Hermine 2025 s’est déroulée le samedi 4 octobre à Châteaubriant, en présence de nombreuses personnalités du monde culturel breton et d’élus.Parmi eux figuraient Paul Molac, représentant la Région Bretagne, ainsi que la première adjointe au maire de Châteaubriant, Catherine Ciron. De nombreux anciens récipiendaires du Collier étaient également présents pour l’occasion.
Une cérémonie riche en interventions et en participants
Lors de cet événement, plusieurs personnalités ont pris la parole, notamment la chancelière de l'ordre de l'Hermine Lena Louarn (voir ici), l’ancien président de l’Institut culturel de Bretagne, Jacky Flippot, ainsi que Jean-Louis Jossic (des Tri Yann), ancien élu à Nantes.La cérémonie a rassemblé plus de 450 personnes, remplissant complètement le Théâtre de Verre.Elle était organisée par la chancelière, entourée du collège de l’ordre — en particulier Sten Charbonneau, traducteur et maître de cérémonie — et par l’Institut culturel de Bretagne, avec le soutien financier de la Région Bretagne.
Un ordre prestigieux depuis 1972
L’ordre de chevalerie de l’Hermine fut d’abord créé par le duc de Bretagne Jean IV. Relancé en 1972 par Georges Lombard, alors président du CELIB, l’ordre de l’Hermine (Urzh an Erminig) fut repris en 1988 par l’Institut culturel de Bretagne. Il honore chaque année quatre femmes et hommes engagés dans le rayonnement de la Bretagne, que ce soit dans les domaines culturels, linguistiques, artistiques ou associatifs.
Les récipiendaires de cette année
Les quatre lauréats de cette édition sont :
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Anne Auffret, chanteuse et harpiste, spécialiste du chant sacré breton ;
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Jakez Bernard, ingénieur du son et chef d’entreprise, ancien président de Produit en Bretagne ;
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Gildas Buron, ethnologue, historien et conservateur du patrimoine des marais salants de Guérande ;
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et Sir Barry Cunliffe, archéologue britannique reconnu pour ses travaux sur les civilisations atlantiques et le foyer celtique de la façade atlantique de l’Europe.
L’événement a été animé par la harpiste Brigitte Baronnet.
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