
Cette mise en pause suscite des inquiétudes quant à l’avenir des bagadoù et de leur place dans la culture bretonne. Le modèle des concours, qui a permis à de nombreuses générations de sonneurs de se perfectionner et de faire rayonner leur musique, pourrait être profondément repensé.
Un déficit financier alarmant et une remise en question du modèle des concours
L’association Sonerion, pilier de la musique bretonne et organisatrice des championnats de bagadoù, traverse une crise financière sans précédent. Dans un communiqué publié le 23 janvier, la confédération annonce une mise en pause temporaire des concours d’été, une décision qualifiée de « respiration » nécessaire pour assurer la pérennité de l’association.
Un déficit croissant qui menace Sonerion
Les bilans financiers de Sonerion révèlent une situation préoccupante :
- Déficit 2022 : -25 000 €
- Déficit 2023 : -67 000 €
- Déficit prévisionnel 2024 : -115 000 €, dont près de 50 % liés à l’organisation des championnats
Ces pertes chroniques fragilisent l’association, qui repose largement sur le travail bénévole et peine à mobiliser les ressources humaines nécessaires pour maintenir ses activités. Le modèle économique des concours de bagadoù est devenu insoutenable, selon le communiqué.
Trop de catégories ? Une critique récurrente
L’organisation des championnats de bagadoù repose sur un système complexe de cinq catégories, avec des épreuves réparties sur plusieurs lieux et périodes de l’année. Ce découpage, bien qu’il permette une compétition adaptée aux niveaux des groupes, entraîne des coûts logistiques importants et exige une mobilisation massive de bénévoles.
Certains observateurs critiquent cette fragmentation, estimant qu’un championnat unique, plus resserré, aurait permis de réduire les frais tout en maintenant l’esprit de compétition. Mais Sonerion souligne également des tensions internes et un manque de cohésion qui compliquent la mise en place de réformes structurelles.
Un soutien régional, mais des défis majeurs
Face à cette situation, la Région Bretagne, partenaire historique de Sonerion, a réaffirmé son soutien à la confédération. Néanmoins, cet appui ne suffira pas à combler les déficits accumulés ni à garantir le retour des championnats sous leur forme actuelle.
En attendant, Sonerion travaille avec ses partenaires pour proposer des alternatives permettant aux bagadoù de continuer à se produire cet été, malgré l’absence de compétition officielle.
Quel avenir pour la musique de bagad ?
Cette mise en pause suscite des inquiétudes quant à l’avenir des bagadoù et de leur place dans la culture bretonne. Le modèle des concours, qui a permis à de nombreuses générations de sonneurs de se perfectionner et de faire rayonner leur musique, pourrait être profondément repensé.
Une rencontre avec l’ensemble des acteurs du secteur sera organisée prochainement pour définir une feuille de route et réfléchir à l’avenir de Sonerion. Reste à savoir si cette pause sera réellement temporaire ou si elle marque un tournant majeur pour l’univers des bagadoù en Bretagne.
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Sonerion
Le communiqué
Commentaires (4)
Où sont "nos" milliardaires bretons ? à Washington.
C'est là que l'on voit que nous ne sommes plus en Bretagne car les bretons ne peuvent plus défendre leur culture.
L'une des cause est le maintien de la région bretagne sans le département breton de Loire-Atlantique ce qui nous empêche de maintenir ce que nous sommes.
A Nantes nous avons le même problème avec ces "franchouillards" en Bretagne qui empêchent le rapprochement de Rennes avec Nantes.
honte à ces jaloux à courte vue.