
L’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB) vient de publier l’édition 2025 de son rapport Les chiffres clés de l’évolution du climat en Bretagne. Un document de référence, richement illustré et scientifiquement rigoureux, qui dresse un constat sans appel : la Bretagne est déjà profondément affectée par le changement climatique — et ce n’est qu’un début.
L’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB) a publié l’édition 2025 de son rapport 'Les chiffres clés de l’évolution du climat en Bretagne', un état des lieux alarmant sur les transformations en cours et à venir. Cette synthèse scientifique, riche en données et en projections, montre que la Bretagne subit déjà les effets du changement climatique — et que ceux-ci s’intensifieront si rien n’est fait.
Une Bretagne déjà plus chaude de 1,4°C
Depuis 1961-1990, la température moyenne a augmenté de +1,4°C en Bretagne. Les sept années les plus chaudes enregistrées l’ont été depuis 2014, et le record absolu atteint 41,6°C à Bléruais en 2022. Si les tendances actuelles se poursuivent, la France pourrait connaître un réchauffement de +4°C d’ici 2100, ce qui bouleverserait le climat breton.
Étés plus secs, hivers plus pluvieux
À +4°C, la Bretagne connaîtra :
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-26 % de précipitations estivales,
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+14 % en hiver,
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Une multiplication par 4,5 des besoins en climatisation,
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Et une baisse de 32 % des besoins de chauffage.
Des vagues de chaleur et nuits tropicales fréquentes
Des pics à 43°C deviendront possibles tous les trois ans dans le sud-est de la région. Les nuits tropicales (températures nocturnes > 20°C), rares aujourd’hui, seront bien plus fréquentes, renforcées par l’effet d’îlot de chaleur urbain.
La mer monte, le trait de côte recule
C’est l’un des impacts les plus visibles : la mer s’est déjà élevée de 35 cm en 300 ans à Brest. Et ce mouvement va s’accélérer. Dans une France à +4°C :
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Le niveau de la mer montera de 36 à 69 cm d’ici 2100, par rapport à 2020.
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Une élévation de 60 cm rendrait les submersions marines comme celle de la tempête Johanna en 2008 10 à 100 fois plus fréquentes.
- Les zones les plus affectées sont le golfe de Saint-Malo et l'emboûchure de la Loire
Agriculture, tourisme, santé… Tous les secteurs impactés
Les sécheresses plus longues, les inondations hivernales, la perte de biodiversité, les risques d’incendie (+25 jours par an de conditions favorables), et l’augmentation du retrait-gonflement des sols fragiliseront l’économie bretonne. L’agriculture, le tourisme littoral et la santé publique seront en première ligne.
Une trajectoire à anticiper, une adaptation urgente
Le rapport s’appuie sur la trajectoire TRACC, qui prévoit un réchauffement de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050, et +4°C en 2100. Cette hypothèse permet de planifier des politiques locales d’adaptation, indispensables à l’heure où seuls 22 % des plans climat bretons incluent des mesures d’adaptation concrètes.
Ce rapport de l’OEB est une lecture incontournable pour toute personne engagée pour l’avenir de la Bretagne. Il est disponible en ligne sur bretagne-environnement.fr
Une réserve toutefois, il est basé sur la Bretagne administrative à 4 départements.
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