Paul Molac Paul Molac, député R&PS (groupe LIOT), Romain Colonna, président du Groupe Fà Populu Inseme à la Collectivité de Corse,Marie Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, Paul-Félix Benedetti, président du groupe Core in Fronte à l'Assemblée de Corse
Paul Molac Paul Molac, député R&PS (groupe LIOT), Romain Colonna, président du Groupe Fà Populu Inseme à la Collectivité de Corse,Marie Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, Paul-Félix Benedetti, président du groupe Core in Fronte à l'Assemblée de Corse
Débat sur l’évolution statutaire de la Corse: état des lieux et perspectives avant le débat parlemen

Réalisation : Régions et Peuples solidaires – 150 vues

La Fédération Régions et Peuples Solidaires (R&PS), qui rassemble depuis trente ans les mouvements régionalistes et autonomistes de l'Hexagone, tient son université d'été en Corse jusqu'à mercredi. L'événement intervient à un moment charnière : l'adoption par le Conseil des ministres, le 30 juillet dernier, d'un projet de réforme constitutionnelle ouvrant la voie à une autonomie de la Corse.

Folelli (Haute-Corse), 25-27 août 2025 – La Fédération Régions et Peuples Solidaires (R&PS), qui rassemble depuis trente ans les mouvements régionalistes et autonomistes de l'Hexagone, tient son université d'été en Corse jusqu'à mercredi. L'événement intervient à un moment charnière : l'adoption par le Conseil des ministres, le 30 juillet dernier, d'un projet de réforme constitutionnelle ouvrant la voie à une autonomie de la Corse.

Corse : une réforme constitutionnelle en ligne de mire

Dès l'ouverture des travaux, un débat de haut niveau a réuni Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse, Romain Colonna, président du groupe Fà Populu Inseme, Paul-Félix Benedetti, leader de Core in Fronte, ainsi que le député breton Paul Molac (LIOT, membre de R&PS).
Tous ont dressé un état des lieux de l'évolution statutaire de l'île, alors que la réforme constitutionnelle doit être examinée à l'automne par le Parlement avant une adoption éventuelle par le Congrès de Versailles. Cinquante ans après les événements d'Aleria, ce débat marque une étape décisive pour l'avenir institutionnel de la Corse.

Transports : un rééquilibrage attendu

La question des infrastructures de transport a ensuite été abordée. Les intervenants ont dénoncé une politique centrée depuis les années 1960 sur les " grands axes d'intérêt national " (autoroutes, LGV, grands aéroports), au détriment des réseaux régionaux et interrégionaux.
Jacques Chibaudel (Chemins de fer de la Corse), Didier Cade (collectif Stop-LGV Sud Sainte-Baume) et Miguel Martinez (Aragon, assistant de l'eurodéputé Vicent Marzà) ont plaidé pour un basculement des investissements vers des solutions régionales, plus adaptées aux économies locales et aux enjeux environnementaux.

Terre agricole : préserver l'avenir

L'après-midi a été consacré à la lutte contre l'artificialisation et la spéculation foncière.
Jean-Baptiste Arena, président de la Chambre d'agriculture de Corse, Émilie Claudet (Terres de lien) et l'eurodéputé écologiste David Cormand ont rappelé que l'autosuffisance alimentaire et la souveraineté agricole sont menacées par l'urbanisation croissante et la perte de terres cultivables.

Trente ans de R&PS : mémoire et perspectives

La journée s'est conclue par une rétrospective sur les 30 ans de R&PS, fondée en 1995. Les politologues Tudi Kernalegenn et Andrìa Fazi ont retracé le parcours du mouvement, avant une évocation de la mémoire de Max Simeoni et Gustave Alirol, figures historiques du régionalisme.
Moment marquant : la présentation par Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP, d'un sondage inédit réalisé à l'échelle nationale et dans sept régions (Alsace-Moselle, Bretagne, Corse, Catalogne, Pays Basque, Occitanie, Savoie). Ce baromètre vise à mesurer la force et l'actualité des thématiques portées par R&PS trente ans après sa création.

Deuxième journée : focus méditerranéen

Ce mardi matin, l'université d'été s'est tournée vers la stratégie européenne pour la Méditerranée.
Autour de Nora Mebarek (eurodéputée S&D), Lorena Lopez de la Calle (présidente de l'ALE), Nanette Maupertuis et David Cormand, les débats ont porté sur la nécessité d'une coopération renforcée face aux défis climatiques, économiques et migratoires.

En fin de matinée, deux thématiques concrètes ont illustré cette dimension méditerranéenne :

  • le tourisme et ses pressions sur l'espace méditerranéen, avec Josep Castells (Baléares) et Jean-Félix Acquaviva ;

  • l'adaptation des agricultures méditerranéennes au réchauffement climatique, présentée par Nathalie Uscidda (Centre viticole de Corse) et Yves Conventi (ODARC).

L'après-midi, les participants se rendent sur le terrain : visite du centre de recherche viticole de San Giulianu (adaptation du vignoble corse au changement climatique), puis rencontre avec des acteurs du développement rural en Castagniccia.

La soirée sera marquée par une réception au Parc Galea, incluant la visite d'expositions sur la Méditerranée, un repas-buffet et une évocation historique retraçant 300 ans d'histoire corse, de la naissance de Pascal Paoli en 1725 jusqu'à nos jours.