La direction de ICI Breizh Izel (ex France Bleu Breizh Izel), antenne régionale de Radio France basée à Quimper, a annoncé la suppression des journaux d'information en langue bretonne diffusés en plein cœur de la matinale. À compter de juillet, les actualités en breton seraient reléguées à 6h30 du matin
Vers la fin des infos en breton à France Bleu Breizh Izel : la colère monte
Quimper, 17 juin 2025 — La direction de ICI Breizh Izel (ex France Bleu Breizh Izel), antenne régionale de Radio France basée à Quimper, a annoncé la suppression des journaux d'information en langue bretonne diffusés en plein cœur de la matinale. À compter de juillet, les actualités en breton seraient reléguées à 6h30 du matin, bien loin des heures de grande écoute. Une décision qui suscite l’indignation.
📻 Une radio de proximité devenue centrale
Créée en 1982 sous le nom de Radio Bretagne Ouest, la station avait pour vocation de proposer une radio bilingue, mêlant programmes en français et en breton, avec jusqu’à 5h30 de contenus en breton par jour comme le souhaitait le conseil Régional. Mais très vite, cette ambition a été revue à la baisse sous la pression de Paris. Dès 2006, le temps de diffusion en breton avait chuté à 2h20 par jour. Cette même année, une manifestation avait réuni des militants devant les locaux de la station à Quimper, dénonçant un désengagement progressif de Radio France sur la proximité et la langue bretonne. La BBC s’était même déplacée à Quimper pour documenter cette “éradication” du breton dans le service public audiovisuel.
🎙️ Régression constante et mobilisation persistante
En 2017, les journalistes de France Bleu Breizh Izel et France Bleu Armorique avaient observé une grève pour protester contre la suppression des programmes de proximité. Et en 2020, durant la crise du Covid, les émissions en breton avaient tout bonnement disparu temporairement des ondes.
| Émission | Jour(s) | Durée par émission | Diffusions hebdo | Total hebdo (min) |
|---|---|---|---|---|
| Journal en breton (matin) | Lundi–Vendredi | 5 min | 3×/jour | 75 |
| Journal en breton (soir) | Lundi–Vendredi | 7 min | 1×/jour | 35 |
| Autres émissions en breton | Hebdomadaire | — | — | 1 200 |
| Total hebdo | 1 310 min (~22 h) | |||
Temps d’antenne en breton sur ICI Breizh Izel (juin 2025)
Aujourd’hui, le passage du journal en breton à 6h30 pour faire place à des émissions concues à Paris aux heures de grande ecoutes est vu comme un nouvel affront. Une pétition en ligne circule (chng.it/BYrS2gnP5y) pour appeler Radio France à revenir sur sa décision. Les signataires demandent des actualités en breton à des horaires fréquentables.
Un vœu adopté à Quimper
Jeudi 12 juin, lors de son conseil municipal, la ville de Quimper a adopté un vœu officiel avec seulement 9 voix contre, demandant le maintien des journaux d’information en breton à des horaires d’audience élevée. Un signal politique fort, alors même que la station est historiquement soutenue par cette ville.
Et demain ?
À l’heure où la langue bretonne lutte pour sa survie et sa transmission, cette décision apparaît pour beaucoup comme un abandon de la mission de service public. Le centralisme parisien semble avoir définitivement pris le dessus sur la logique de proximité.
L’histoire semble se répéter, mais la résistance est bien là. À suivre, donc.
Commentaires (3)
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Cela incite aussi, dans le cas du breton - pour toute la population, bretonnante ou non -, à la formation de l’oreille, à la prise en compte de l’Histoire sur le temps long, à la prise de conscience de la géographie de proximité, et du point de vue de l’attitude sociétale, à la tolérance pour ce qui est différent, à la réception de l’insolite, et dans le meilleur des cas à la curiosité intellectuelle pour l’inconnu.
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Quand, au contraire, les choses se détériorent, c’est tout cet ensemble de paramètres culturels et sociologiques, d’observations au quotidien, qui s’amenuisent et s’effondrent.
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Une radio territorialisée qui se refuse à s’inscrire dans son paysage de proximité, à le promouvoir, à le défendre, une telle radio prouve – à l’exact contraire de son nouveau nom et logo - , qu’elle n’est pas d’ICI. Mais qu’elle obéit à un « cahier des charges », et donc à des intérêts, des choix politiques extérieurs à son territoire de référence, régional.
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Bref, elle tourne le dos au courage, se présente en adepte de la feuille Excel (dont le syndrome est bien connu : la molle facilité des chiffres à la place d’un projet réfléchi et construit, dynamisant). Tout le contraire d’une stratégie d’entreprise, supposée participer à la culture et l’éducation, au service d’une population.
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J’y vois l’instillation redoublée d’une pratique du mensonge. Où est la démocratie, à tout le moins le souci démocratique, là-dedans ?
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A l’heure des grands bouleversements planétaires, qui priorisent la raison du plus fort au détriment du droit et de la régulation, les responsables d’ICI ont-ils déjà oublié ce que ce mot de « démocratie » recouvre de conquête pacifique (pacifiante...) séculaire et d’espoirs civilisationnels.
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ICI veut-t-elle et va-t-elle se positionner en chantre de la nouvelle barbarie qui déjà obscurcit notre horizon ?
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Pourquoi cette France politico-administrative qui déjà ne sait plus qui elle est, veut-elle encore détruire des régions qui ne demandent qu’à vivre et en ont le potentiel ?
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Ar radio-mañ, ma selaouaomp ha komprenomp he anv cheñchet nevez zo (hag a dalv AMAÑ), a rankfe bezañ he daoudroad plantet AMAÑ, er vro-MAÑ, ha n’eo ket he daouarn staget ouzh ur galloud politikel a-bell...
Voilà le résultat !!!