
Alors que l'État, avec une dette de 3.416 milliards d'euros, réclame des efforts budgétaires aux Français, le public finance un mastodonte audiovisuel lourdement déficitaire. Avec un budget annuel qui dépasse 3 milliards d'euros, dont près de 2,6 milliards financés par l'argent public, France Télévisions représente un gouffre – l'équivalent du gain potentiel de la suppression de deux jours fériés dans le pays.
Alors que l'État, avec une dette de 3.416 milliards d'euros, réclame des efforts budgétaires aux Français, le public finance un mastodonte audiovisuel lourdement déficitaire. Avec un budget annuel qui dépasse 3 milliards d'euros, dont près de 2,6 milliards financés par l'argent public, France Télévisions représente un gouffre – l'équivalent du gain potentiel de la suppression de deux jours fériés dans le pays. Le rapport de la Cour des comptes est accablant.
Depuis 2017, le groupe a accumulé 256 millions d'euros de pertes. Ses capitaux propres ont chuté de 294 M€ à 179 M€, en dessous du seuil légal critique, menaçant sa survie si aucune réforme profonde n'est engagée.
Le rapport de la Cour des comptes met en exergue des gaspillages :
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plus de 20 M€ en repas et découchers,
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3,8 M€ en taxis et chauffeurs,
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3,6 M€ en frais de représentation,
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et le fiasco de la plateforme Salto, qui a coûté 57,7 M€ à France Télévisions.
Le fiasco Salto : 57,7 millions partis en fumée
La Cour des comptes épingle aussi l'aventure Salto, la plateforme de streaming lancée en 2020 par France Télévisions avec TF1 et M6 pour concurrencer Netflix. Présentée comme la vitrine numérique du savoir-faire français, l'offre n'a jamais trouvé son public : moins d'un million d'abonnés, des problèmes techniques et un catalogue limité. On notera la lutte contre la domination anglo-saxonne, mais uniquement au profit de la francophonie, rien, absolument rien pour la promotion des langues régionales saufs quelaues émissions très courtes sur France 3 et la création de Stela en Corse. Tout au contaire celui qui a la clé des plateaux c'est le constitutionnaliste Benjamin Morel, fanatique opposant des langues régionales. Quand France-Télévision prône la diversité, il ne s'agit pas d'encourager les langues des nations premières qui constituent la France mais de nommer des Blacks et des Nord-Africains issus d'une immigration récente. La différence est de taille.
Résultat : après trois ans d'existence, Salto a été fermé en 2023, laissant derrière lui 244,3 millions d'euros de pertes cumulées, dont 81,7 millions supportés par France Télévisions. Pour le groupe public, la facture nette est de 57,7 millions d'euros, autant d'argent qui n'a pas servi à moderniser ses propres services numériques
Malgré une baisse de 10 % des effectifs entre 2017 et 2023, la masse salariale n'a quasiment pas diminué, plombée par un accord collectif de 2013 jugé rigide et coûteux. Il s'agit d'environ 9000 salariés pricipalement vivant en Île-de-France sauf pour France 3 Régions et l'Outre-mer. A noter que les radios locales ICI (anciennement Radio Bleu) ne font pas partie de France Télévisions mais de Radio-France.
Sur Delphine Ernotte-Cunci : rémunération exhorbitante et enquête en cours
Delphine Ernotte-Cunci a été réélue le 14 mai 2025 pour un troisième mandat à la tête de France Télévisions. Selon les données publiques disponibles, son salaire annuel est composé d'un fixe de 322 000 € brut et d'un bonus variable pouvant atteindre 78 000 €, soit un total maximal de 400 000 € bruts par an selon les chiffres du Ministère de l'Économie.
Par ailleurs, Delphine Ernotte fait l'objet d'une enquête dans laquelle elle a été placée en garde à vue le 30 juin 2025, dans le cadre d'une instruction portant sur l'organisation d'événements à Nice (notamment l'Eurovision Junior et un colloque sur le climat). Ces événements sont soupçonnés de faire l'objet d'irrégularités financières ou de "détournement de fonds publics", "prise illégale d'intérêts" ou "faux en écriture publique".
Quand la neutralité est mise en cause : la mainmise socialiste
Les critiques ne s'arrêtent pas aux finances. Plusieurs révélations mettent en lumière une confusion dangereuse entre la sphère publique et les intérêts partisans du Parti socialiste. Des vidéos dévoilées récemment montrent deux éditorialistes — Thomas Legrand et Patrick Cohen — en discussion avec des cadres socialistes, évoquant des stratégies journalistiques en fonction d'enjeux électoraux. Certains propos laissent entendre une intention de " faire ce qu'il faut pour Dati " ou de soutenir un candidat socialiste, en s'appuyant sur le fait que " les indécis écoutent en masse France Inter " — une antenne du service public.
Dans le volet télévision, Patrick Cohen, chroniqueur visible à France Télévisions, n'a pas démenti les discussions enregistrées, et la présidente Delphine Ernotte a défendu son maintien, arguant que la vidéo était " volée " ou " tronquée ". Le comité d'éthique interne a qualifié l'affaire " importante pour l'indépendance " mais n'a pas prononcé de sanction à l'égard du journaliste, faute de réactions claires. Voir.
À l'échelle institutionnelle, ce biais intellectuel supposé se combine aux pouvoirs de nomination et de contrôle exercés par l'État — souvent à majorité socialiste — sur les instances de l'audiovisuel public. L'enchevêtrement des nominations, des mandats et des pressions politiques nourrit l'impression d'un outil de communication partisane déguisée.
🔎 Conclusion :
Au moment où chaque euro compte, France Télévisions apparaît à la fois comme un gouffre financier et un enjeu d'influence politique. Le maintien d'un service public exige qu'il soit véritablement indépendant, transparent et soumis à un contrôle démocratique rigoureux — pas à une tutelle partisane.
En Grèce, en 2013, en pleine crise de la dette, sous la pression de la Troïka (Commission européenne, BCE, FMI), le gouvernement grec ferme brutalement la télévision publique jugée trop coûteuse et inefficace. L'annonce, un soir de juin, plonge le pays dans le noir médiatique. Les antennes restent muettes plusieurs mois, avant la réouverture partielle sous un autre nom.
En Italie, la RAI, régulièrement critiquée pour ses gaspillages et ses liens avec le pouvoir, a subi de nombreuses réformes sous contrainte budgétaire, avec des suppressions de chaînes et un durcissement de son financement par redevance.
👉 Ces précédents montrent que, face aux déficits publics, l'audiovisuel public est souvent considéré comme un luxe réformable en priorité. La question se pose désormais en France : peut-on continuer à consacrer plus de 3 milliards d'euros par an à France Télévisions dans sa forme actuelle ? La diversité et la rentabilité passe t-elle par la privatisation ?
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72300-20250923s202511261francetelevi
La Cour des comptes
Le rapport sur France Télévision
Commentaires (7)
C'est très regrettable que la Bretagne ne bénéficie de si peu de volonté de lui donner sens et parole, dans ce service dit public, comme dans le privé par ailleurs autrement qu'en lever les petits doigts tout en chantant une gavotte. Regrettable et triste. Que faisons-nous pour changer cette réalité ? Ce n'est pas en reprenant les mélodies orchestrées par Bolloré que nous en sortirons plus forts.
Du macronisme attalien à LFI.
La neutralité n'est que dans ce spectre de gauche culturelle, qui représente en comptant très large , 40 % des français.