Les mégalithes de Carnac et du Morbihan entrent au patrimoine mondial de l'UNESCO

C’est officiel : lors de la 47e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, réunie à Paris aujourd'hui 12 juillet 2025, les Mégalithes de Carnac et du Morbihan ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

C’est officiel : lors de la 47e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, réunie à Paris du 11 au 13 juillet 2025, les Mégalithes de Carnac et du Morbihan ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial aujourd'hui le 12 juillet 2025.

Une reconnaissance mondiale pour un patrimoine unique

Cette décision concerne 550 sites mégalithiques répartis sur 27 communes du sud du Morbihan, un territoire densément peuplé de dolmens, menhirs, allées couvertes et cairns datant de 5 000 à 2 000 av. J.-C. Il s’agit d’une reconnaissance internationale majeure pour l'un des ensembles préhistoriques les plus spectaculaires d'Europe.

Le fruit d’un long travail collectif

Cette inscription est la consécration d’un travail scientifique, patrimonial et politique de longue haleine. Porté par l’association Paysages de Mégalithes, ce projet a été soutenu par de nombreux partenaires : Région Bretagne, Département du Morbihan, communes, intercommunalités, associations et services de l'État.

Le dossier de candidature, pesant 6 kg (!), avait été officiellement remis à l'UNESCO en janvier 2024. La Région Bretagne s'y est fortement engagée, dans une logique de valorisation du patrimoine et de rayonnement international de la culture bretonne.

🌍 La Bretagne, berceau de la civilisation mégalithique européenne

Les alignements de Carnac, les dolmens de Locmariaquer, les cairns de Gavrinis ou de Saint-Michel, les allées couvertes de l'île-aux-Moines… autant de lieux emblématiques désormais reconnus trésors de l’humanité.

Selon une étude parue en 2019, menée par la chercheuse Bettina Schulz Paulsson (Université de Göteborg), la civilisation mégalithique est née en Bretagne avant de se diffuser dans toute l'Europe. En répertoriant plus de 2 400 sites et en les datant, ses recherches ont permis d'identifier les plus anciens cairns connus, notamment celui de Saint-Michel, édifié il y a environ 7 000 ans.

🔗 Lire notre article : La civilisation mégalithique est née en Bretagne

📌 Ce que change l'inscription au patrimoine mondial

• Visibilité internationale renforcée pour le Morbihan et la Bretagne

• Conservation obligatoire : l'État et les collectivités devront garantir la protection des sites

• Développement touristique encadré : des retombées économiques fortes, mais des défis logistiques

• Reconnaissance culturelle : un levier identitaire pour la Bretagne et pour la mémoire des sociétés néolithiques

🗺️ Les 27 communes concernées

Les communes incluses dans l’inscription :

Arzon, Belz, Carnac, Crac’h, Erdeven, Étel, Île-aux-Moines, Île-d'Arz, La Trinité-sur-Mer, Le Bono, Le Hézo, Locoal-Mendon, Locmariaquer, Ploemel, Plouharnel, Pluneret, Pluvigner, Quiberon, Saint-Gildas-de-Rhuys, Saint-Philibert, Saint-Pierre-Quiberon, Sarzeau, Séné, Surzur, Theix-Noyalo, Vannes, La Vraie-Croix.

🎥 À voir aussi : notre interview exclusive avec l’écrivain Mikael Gendry et l'archéologue Dr. Stefan Maeder, réalisée au festival Paysages à Pontivy.
Ils évoquent la symbolique cosmique et funéraire des gravures néolithiques, tout en exprimant certaines réserves quant aux conséquences de l'inscription.

👉 Carnac, constellations et cachalots : l'hypothèse céleste des mégalithes

Selon eux, si cette reconnaissance constitue une opportunité pour la recherche et la transmission, elle comporte aussi des risques : une muséification excessive des sites, une perte d'accessibilité pour les populations locales ou les chercheurs, et un afflux touristique mal maîtrisé qui pourrait nuire à l'intégrité des lieux.