
L'intervention de Christian Troadec
Réalisation : ABP
Carhaix–Plouguer (Finistère), Sal Glenmor — Comme chaque année, le maire de Carhaix, Christian Troadec, a ouvert le Festival du livre en Bretagne avec un discours offensif en faveur d’une Bretagne autonome, ponctué d’un message d’accueil au peuple kabyle, invité d’honneur de cette édition.
Carhaix–Plouguer (Finistère), Centre Glenmor — Comme chaque année, le maire de Carhaix, Christian Troadec, a ouvert le Festival du livre en Bretagne avec un discours offensif en faveur d’une Bretagne autonome, ponctué d’un message d’accueil au peuple kabyle, invité d’honneur de cette édition. Vidéo de l’intervention ci-dessus.
« Rien n’arrivera si nous ne nous organisons pas »
Troadec salue d’abord l’équipe du festival, les auteurs et les éditeurs, les bénévoles, puis entre dans le vif : l’émancipation politique de la Bretagne. « La Bretagne ne pourra pas s’en sortir si elle-même ne s’organise pas… Il faudra établir un rapport de force avec l’État français. »Il rappelle le vote large au Conseil régional en faveur d’une évolution statutaire, en pointant l’opposition du RN et « la droite civilisée » qui s’est abstenue.
De la décentralisation… au statut d’« État associé » ?
Au-delà des mots — décentralisation, régionalisation, dévolution — l’élu pousse l’horizon en reprenant le nouveau vocable à la mode d’« État associé », citant l’exemple néo-calédonien : « Pourquoi ne pas demander, ici en Bretagne, le statut d’État associé ? » Il recommande de mettre la barre très haut pour obtenir des résultats concrets.
Kabylie invitée d’honneur : « Vous êtes chez vous »
L’intervention prend un tour international avec un hommage appuyé à la Kabylie et à ses représentants présents, dont le porte-parole du gouvernement kabyle en exil Mouloud At Azzedine (voir notre interview vidéo). Troadec dénonce la criminalisation de la revendication identitaire en Algérie : « Rien que le fait de pouvoir s’affirmer en tant que Kabyle, vous risquez la prison. Ce n’est pas supportable. » Il inscrit ce soutien dans une éthique des alliances choisies par les peuples, illustrée par une anecdote sur Nelson Mandela : à chaque nation de déterminer librement ses appuis, sans s’aligner sur les inimitiés d’autrui.
Alerte rouge : langue bretonne et édition en difficulté
Pour la première fois depuis 1977, les inscriptions en classes bilingues baissent en 2025, prévient le maire : sans rapport de force, « la langue bretonne a un mauvais destin devant elle ». Déplorant la disparition du distributeur Coop Breizh, Troadec incite la Région à soutenir plus efficacement l’édition en Bretagne, afin que le public trouve les œuvres qu’il attend.
Un festival comme « comptoir de la vie »
Au-delà des stands, Troadec voit le festival comme un lieu de débat et de respiration démocratique : « Il en faut, des comptoirs de la vie, pour échanger et exprimer ses idées. » Son message final tient en trois mots : unité, respect, détermination.
« Ce qui nous anime tous ici, c’est de pouvoir porter la Bretagne comme un fier étendard. On a la Bretagne chevillée au corps. Et il nous faut la garder. Il nous faut la revendiquer. Et il nous faut l’obtenir. »
Commentaires (8)
L'Europe d'aujourd'hui est globaliste donc contre les cultures. Pourriez-vous prendre cet petit "épiphénomène" qui nous a amené une guerre quand même en compte dans votre équation? ( les Etat-Unis ont admis être à l'origine de cette guerre et pourtant Les Dirigeants ( ils ne faut plus mélanger peuples et dirigeant aujourd'hui )Anglais Allemand et Français sont en premières lignes pour surenchérir à la guerre. La Bretagne ne peut pas avoir d'avenir dans cette Europe là sauf a sacrifier tout ce que vous souhaitez justement... Culture langue culte etc...et devenir de bons globalistes à notre tour... Pour rappel quand même la destruction des langues et belle et et bien l'arme préférée des impérialismes et colonisateurs...
Comme Yes Cymru au Pays de Galles et comme Yes Scotland en Écosse, Yes Breizh veut devenir en Bretagne une force de propositions qui pourra, si nécessaire, devenir cette force de pression dont parle Christian.
Rejoignez nous maintenant en adhérant sur HelloAsso
Lire cet article :
C'est assez étrange de vouloir faire croire que le projet du gouvernement, qui n'est rien de moins que de diluer les kanaks électoralement par un élargissement du corps électoral local aux français et descendants de colons, et de supprimer le droit à l'auto-détermination de l'île, et en le coupant de toute reconnaissance ou dimension internationale, soit promu par de soi-disant autonomistes visiblement d'abord soucieux d'une reconnaissance sur l'échiquier politique parisien (et qui sortent du coma avant des scrutins locaux en général).